TIZOMBI – Tome 1. Toujours affamé
Une jeune gothique est épargnée par les zombies qui squattent le cimetière grâce à ses talents littéraires. Une sympathique équipe de morts-vivants pour un humour macabre un peu décevant.
Ne supportant plus d’entendre ses parents s’insulter en permanence, une adolescente gothique prénommée Margotik, se réfugie dans le cimetière du village pour s’adonner tranquillement à l’écriture de poèmes. Mais c’est sur une bien étrange scène qu’elle tombe: trois zombies en train de boulotter un cadavre… Elle s’apprête à connaître le même sort quand le plus petit des zombies décide de lui laisser la vie sauve si elle écrit un livre sur lui.
Nouvelle série lancée par Cazenove et William, les auteurs des « Sisters », « Tizombi » se situe quelque part entre « Walking Dead », « Zombillenium » et « Pierre Tombal », joue avec les codes du genre « zombie et horreur », multipliant les clins d’oeil à la bande dessinée ou aux films de série Z et surtout ne se prenant pas au sérieux. Conçue sur le principe de gags en une ou deux planches, elle met en scène Margotik – vite surnommée « P’tit Steak » – bien sûr, mais aussi Fat Al, un mort-vivant balourd pas très futé, une fashion-zombie un peu rebelle Tékaté et surtout le plus mignon de tous, Tizombi, petit bonhomme au sourire carnassier et à l’appétit insatiable dont la particularité être d’être le seul zombie à être né zombie. Cette fine équipe qui, de gag en gag va grignoter tout ce qui passe à sa portée, est attachante surtout que le trait tout en rondeur de William est particulièrement expressif. La colorisation d’Élodie Jacquemoire, qui parvient à conserver un subtile équilibre entre le côté lugubre et la comédie, est également réussie.
Mais la lecture s’avère décevante. On a beau aimé l’humour noir, on ne sourit pas beaucoup dans cet album et surtout on ne sait pas trop quel est le public visé: si Christophe Cazenove estime s’adresser plutôt à un public adolescent ou adulte – certainement à cause des repas spéciaux et un peu gore de notre trio de zombies – il sera difficile de convaincre totalement un lectorat adulte avec ces gags gentillets (malgré la présence régulière de jeunes femmes au physique avantageux) qui tombent souvent à plat et qui ont tendance à tourner en rond.
Les aventures de Tizombi sont également disponibles en version luxe grand format au tirage limité et assortie d’un cahier spécial de 18 pages de recherches graphiques (15 euros).
Dessinateur: William – Scénariste: Christophe Cazenove – Editeur: Bamboo – Prix: 10,60 euros (15 euros pour l’édition collector).