THE GIRL FROM IPANEMA

Lorsqu’une starlette aux fréquentations douteuses est découverte assassinée à Hollywood, les mafieux locaux et les flics corrompus ne sont évidemment pas loin. Un bon polar classique mais beaucoup trop bavard.

Troisième volet de la série américaine signée du père et fils (après « Liens de sang » et « Manhattan Beach 1957 »), « The girl from Ipanema » nous emmène dans le monde interlope de Los Angeles, ses ripoux et ses mafieux.

Engagée pour une soirée mondaine, deux jeunes starlettes viennent choisir leur tenue de gala chez un créateur de mode. Mais ce dernier tue accidentellement l’une d’elles dont le cadavre mutilé est découvert quelques heures plus tard par la police, dans des taillis. L’enquête est confiée à Ron Chavez, un flic chicano particulièrement tenace.

Le décor est planté, « The girl from Ipanema » a tout du polar américain classique avec les ficelles qui vont avec: des gamines naïves qui rêvent de paillettes à Hollywood mais filent plutôt sur la mauvaise pente, de gros riches vicieux, des prostituées droguées et des flics corrompus. Tout cela a un goût de déjà vu mais l’atmosphère glauque – que l’on trouvait d’ailleurs déjà dans les deux premiers opus – est très réussie et le scénario est bien construit: après avoir raconté comment s’est déroulé le crime dans un premier chapitre, l’enquête commence avec Chavez qui consciencieusement tente de reconstituer le puzzle. L’affaire se complique car à partir de ce « bête » accident, le policier va mettre le doigt dans les affaires de George Scarpa, parrain de la mafia locale et patron de sites internet pornos.

Le dessin d’Hermann est réussi et ses personnages ont vraiment une « gueule ». Il y en a d’ailleurs pas mal des protagonistes dans cet album car l’intrigue est touffue. Tellement dense que l’on se demande comment l’histoire parvient à tenir sur un seul album de 54 pages. Yves H signe en fait une bande dessinée qui se rapproche du roman. Bourrées de dialogues et surtout de passages récitatifs, les cases sont surchargées mais sans forcément le dessin qui va avec. Au final c’est donc assez lourd à lire et pas toujours très utile. Par exemple, il n’était pas nécessaire de nous expliquer que ce qu’on voit est un sac plastique avec à l’intérieur les effets personnels de Jennifer. On l’avait bien compris tout seul.

Un peu moins de texte nous expliquant certaines situations, mais un deuxième tome mettant justement en scène ces situations, aurait certainement permis d’alléger avantageusement l’ensemble.

A noter qu’une version « collector » de l’album est également disponible. Elle comporte un CD qui permet de se plonger dans ce polar en écoutant deux versions de « The girl from Ipanema », interprétées par Stan Getz et Joao Gilberto en 1964 et Antonio Carlos Jobim en 1970.

Le Lombard

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