TANT PIS POUR L’AMOUR, ou comment j’ai survécu à un manipulateur
Sophie aime Marcus, Marcus aime Sophie. A moins que… Une histoire d’amour toxique avec un manipulateur racontée avec sérieux mais aussi beaucoup d’autodérision. Témoignage et guide de survie à la fois.
Ca commence comme une histoire d’amour à la guimauve, une relation pleine de fous rires complices, de mots tendres et de surnoms mignons. Celle de Sophie et Marcus. Mais peu à peu, la jeune femme se rend compte que quelque chose ne va pas. Est-ce sa faute à elle s’il se met soudain dans des colères noires quand il est pris en défaut, est-elle trop jalouse, mérite-t-elle les reproches qu’il lui fait sans cesse? Non, Sophie est avec un manipulateur.
Pour sa première bande dessinée, l’illustratrice Sophie Lambda a donc choisi la voie de l’autobiographie en exposant en 300 pages sa relation toxique passée: les moments de bonheur puis la progressive descente aux enfers mais également les façons de se sortir d’un tel piège et les signes qui permettent de repérer un manipulateur avant qu’il ne soit trop tard. En plus de son expérience personnelle, Sophie Lambda s’est servie d’une importante bibliographie – dont elle nous fait profiter en fin d’album, ainsi que les contacts des associations à contacter en cas de besoin. On sent donc que le sujet est maîtrisé. On pourra reprocher à l’ensemble quelques longueurs mais « Tant pis pour l’amour » reste très intéressant dans la description du mécanisme destructeur, d’autant que l’auteure pratique sans problème l’autodérision et manie avec facilité le dessin caricatural et les métaphores visuelles, entre le requin prêt à sauter sur le pauvre phoque, l’impression d’être aussi amorphe qu’un oeuf sur le plat, etc. Une bonne dose de légèreté et d’humour pour un sujet qui l’est moins.
Dessin et scénario: Sophie Lambda – Editeur: Delcourt, collection Une case en moins – Prix: 19,99 euros.