SYKES

Fine gâchette dont la réputation n’est plus à faire, le marshall Sykes traque les meurtriers de la mère du jeune Jim. Un formidable western qui nous plonge au coeur de ce qui reste de l’Ouest sauvage.

Le western a encore des choses à dire. La preuve avec « Sykes », la première incursion dans ce genre pour Pierre Dubois, grand spécialiste des fées, elfes et autres lutins. Le marshall « Sentence » Sykes passe à côté d’une ferme isolée du Wyoming où vit le jeune Jim. Peu de temps après, la ferme est attaquée par la redoutable bande des Clayton qui assassine la mère du jeune garçon sous ses yeux. Jim s’enfuit alors et court rejoindre Sykes. Son obsession est désormais de participer à la traque des tueurs.
Les grands espaces écrasés par le soleil, les longues chevauchées, les fusillades sanglantes, les visages burinés, les bandits sans foi ni loi et les saloons virils, « Sykes » fleure bon le bon vieux western. La couverture de ce one-shot met dans l’ambiance: un arrière-plan rouge sang sur lequel se détache un cow-boy ténébreux qui en impose. Immédiatement charismatique, Sykes est le type même de la légende de l’Ouest: un beau justicier solitaire déterminé au redoutable sang-froid, un as de la gâchette tout de noir vêtu qui voue sa vie à traquer les criminels mais aussi bien sûr un amateur de littérature qui cache quelques blessures psychologiques. Les superbes planches de Dimitri Armand – qui a aussi repris « Bob Morane » – rendent parfaitement cette ambiance de western. On aime aussi les personnages secondaires en particulier l’humour d’O’Malley, le partenaire jovial de Sykes, et l’ermite indien Renard Gris devenu éleveur de poulets. On aime enfin le soin apporté à la description de cet Ouest sauvage qui, surtout dans la dernière partie du récit, commence par être rattrapé par le monde moderne.

Dessinateur: Dimitri Armand – Scénariste: Pierre Dubois – Editeur: Le Lombard – Prix: 16,40 euros.

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