SHAMISEN
Le périple d’une musicienne itinérante de shamisen et une séduisante plongée dans le monde des arts nippons.
Haru, une musicienne itinérante aveugle jouant du shamisen – un instrument traditionnel japonais –, parcourant la campagne japonaise du XXème siècle, touche le coeur d’un diablotin qui pour la remercier lui offre la possibilité de communiquer avec les dieux et les forces de la nature.
Inspirée d’une célèbre Goze (ces musiciennes aveugles qui allaient de village en village par tous les temps pour jouer devant les habitants, en échange de riz ou d’argent), Haru Kobayashi qui vécut de 1900 à 2005, « Shamisen » n’est pas pour autant une biographie. C’est plutôt un voyage dans la culture nippone perceptible dès la couverture et les premières pages avec un papier et des illustrations au trait fin et aux couleurs douces rappelant les estampes. Au fil des rencontres d’Haru, le lecteur découvre les yokai (ces personnages emblématiques de la mythologie et du folklore japonais), la poésie, le dessin, le chant, la musique… Alors que Haru s’interroge sur sa perception du monde et sur sa propre existence, l’album explore avec délicatesse les thèmes de la beauté, de la liberté de l’artiste et du patrimoine folklorique. Le rythme est lent et contemplatif avec peu de dialogues, laissant les yeux profiter des paysages sous la lune ou la neige, des compositions florales ou de la mer déchaînée, référence à « La grande vague » de Kanagawa. Un bel hommage à la culture ancestrale nippone.
Pour une plus grande immersion encore, l’album propose un riche cahier bonus proposant des informations sur la musique et le Ukiyo-e (le « monde flottant »), références et poèmes. Un QR code permet également d’accéder à une playlist Youtube avec les chansons jouées par Haru sur son shamisen.
Dessinateur: Guilherme Petreca – Scénariste: Guilherme Petreca, Tiago Minamisawa – Editeur: Ankama – Prix: 21,90 euros.