SARIA – Tome 2. La porte de l’ange

La suite des « Enfers » avec un nouveau nom et un nouveau dessinateur. Une saga mêlant lutte de pouvoir, machinations et fantastique morbide qu’il aurait été dommage d’abandonner.

Avant « Saria », il y eut « Les Enfers ». Un album signé Dufaux et Serpieri et mettant en scène Saria, une petite fille aux cheveux rouge, contrainte de fuir son palais vénitien et les assassins de son père le prince Asanti et emportant avec elle un coffret contenant trois clés: l’une donnant accès au Paradis, l’autre aux Enfers et la troisième au Néant… Publié chez Laffont en 2007, ce premier tome faillit rester sans suite puisque le célèbre dessinateur de « Druuna » déclara forfait au bout de quelques pages dessinées du deuxième album, pour cause de maladie. C’est aujourd’hui au crayon d’un autre Italien, Riccardo Federici (« La Madone de Pellini ») que Dufaux confie son histoire, sous le titre « Saria » et édité chez Delcourt. Pour l’occasion, le premier opus avec Serpieri est également réédité.

Cette Venise décadente au fascisme latent et aux décors torturés de science-fiction mêlant ambiance moyenâgeuse, êtres mi-organiques mi-mécaniques, violence de la société, l’érotisme de Saria devenue une jeune femme et la plastique de l’ange déchu Galadriel étaient faits pour Serpieri. Le pari était donc osé pour Federici. Mais si la comparaison, inévitable en tout début d’album, penche en faveur de son aîné, surtout au niveau de la sensualité, rapidement, Federici impose son talent. Reflets de la putréfaction de la société, les planches sont magnifiques et compensent un scénario de base finalement un peu classique où les religions gangrènent et asphyxient les peuples et où les gens de pouvoir sont prêts à toutes les abominations pour le conserver. La valeureuse Saria parviendra-t-elle à sauver sa tête et Venise du même coup? Réponse dans le troisième et dernier opus chez Delcourt. Si tout va bien.

Delcourt

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