ROTTERDAM, UN SÉJOUR À FLEUR D’EAU
Parti rejoindre sa compagne à Rotterdam, un dessinateur en profite pour raconter sa découverte de la cité portuaire et industrielle. Un carnet de voyage sympathique mais un peu trop anecdotique.
2013. Emmanuel quitte Rouen et part s’installer à Rotterdam où sa compagne a accepté une mission de plusieurs mois dans une raffinerie. Poursuivant son activité de dessinateur dans leur appartement néerlandais, le jeune homme a également le temps de découvrir cette ville portuaire et industrielle de 600.000 habitants et de croquer les différences culturelles entre la France et les pays-Bas.
L’occasion aussi d’en tirer un carnet de voyage (… de séjour plutôt!) au dessin simple en noir et blanc inhérent à ce genre d’albums, même si la finesse du trait et la précision dans les éléments architecturaux de la ville sont notables. Plein de poésie (l’idée des petits bateaux en papier sur lesquels la compagne de l’auteur fait des petits dessin symbolisant un moment marquant est très jolie), « Rotterdam, un séjour au fil de l’eau » est une succession d’anecdotes glanées au fil des rencontres et des petites découvertes d’Emmanuel: un 1er mai qui n’est pas férié, des frites avec une double couche de mayonnaise, un lâcher de ballons blancs pour fêter la fin de l’année scolaire, le « Jour de la reine » où le orange est de rigueur, le carnaval caribéen, etc. Du quotidien, du presque banal donc qui rappelle dans un premier temps Guy Delisle et ses carnets réalisés dans les mêmes conditions (« Shenzhen », « Pyongyang », « Chroniques birmanes », etc). Mais le carnet d’Emmanuel Lemaire reste plus à la surface des choses que son collègue québécois, avec un côté documentaire moins affirmé. Dommage. Il nous permet quand même d’apercevoir une ville fascinante à la fois cosmopolite (pas moins de 170 nationalités!), moderne et ultra dynamique. Non, il n’y pas que des tulipes et des vélos à Rotterdam.
Dessin et scénario: Emmanuel Lemaire – Editeur: Delcourt, collection Shampooing – Prix: 14,95 euros.