REDHAND – Tome 1. Le prix de l’oubli
Redhand ou l’histoire d’un guerrier sans nom ni passé, insensible aux pouvoirs et aux regards des dieux. Une nouvelle série alliant SF et magie qui démarre très fort.
Pourchassés par une tribu ennemie, des chasseurs se réfugient dans un bunker abandonné et y découvrent des capsules de survie dont l’une est encore intacte. Mais ils n’ont guère le temps de discuter du spectacle, leurs poursuivants arrivent bientôt. Dans la bagarre, le caisson est brisé. En sort un homme athlétique, maniant l’épée comme personne, qui réduit en charpie les ennemis. Les villageois emmènent chez eux leur sauveur qu’ils baptisent « Redhand » rapport à ses exploits sanglants. Au fil du temps, Redhand se fait à peu près accepter. Mais son amnésie concernant son passé et son nom et surtout son absence de foi dans les dieux inquiètent, d’autant qu’une prophétie semble montrer Redhand comme un futur déicide.
Le bonhomme est imposant: grand, musclé, des clous plantés autour de l’œil et un petit air de Jésus-Christ avec ses cheveux longs. Il est également étonnant: un tueur sanguinaire qui découpe ses ennemis aussi facilement que du saucisson mais aussi un homme sensible davantage porté par les activités artistiques comme la poterie…
C’est un premier tome et déjà la psychologie du héros est bien campée. Son étonnante capacité à effectuer instinctivement certaines tâches dès lors qu’il y a un danger de mort (combat à l’épée, césarienne…) attise la curiosité du lecteur. De plus, Busiek (scénariste de comics tels que « Iron » ou « The Avengers ») n’a pas imaginé un être définitivement cruel ou au contraire d’une profonde humanité. Redhand est tout en paradoxes et il est difficile pour le lecteur de prévoir ses réactions. Du coup, l’effet de surprise fonctionne bien tout au long de ce récit qui mêle habilement science-fiction et magie.
Le dessin d’Alberti (l’auteur de « Morgana » avec Luca Enoch) est aussi efficace que le scénario. Le travail sur le découpage est très riche et dynamique, les cases tout en longueur succédant aux cases verticales, des plus petites venant mordre sur de plus grandes, certaines scènes se déroulant également hors cadre. Le tout servi par un style élégant et des couleurs, à dominante rouge, lumineuses.
Un premier tome vraiment très réussi.