PRÉJUDICE
En revenant dans la ville de son enfance, une jeune femme se retrouve face au drame qui a bouleversé sa vie. Un scénario féministe qui laisse un sentiment d’inachevé.
A l’occasion de l’enterrement d’une amie emportée par un cancer, Hélène revient dans la petite ville où elle a grandi. Elle en profite pour se rendre chez son père atteint d’un début de la maladie d’Alzheimer. C’est l’occasion aussi de se remémorer ses souvenirs, en particulier ceux du groupe soudé qu’elle formait avec des copines de lycée. Ensemble, elles se vengeaient notamment des comportements sexistes de leurs camarades masculins. Jusqu’à ce drame qui a bouleversé la vie d’Hélène…
« Préjudice » ne se laisse pas définir si facilement. Ce qui ressemble à une histoire d’amitié et de sororité s’avère finalement une sorte de thriller psychologique féministe où présent et passé s’entremêlent à travers des chapitres au trait semi-réaliste et à la colorisation bien différenciée selon les époques. Petit à petit, le scénario nous emmène jusqu’à un meurtre non résolu 15 ans plus tôt. L’ambiguïté entretenue autour de la notion de moralité et de justice est forcément un peu dérangeante mais on aurait surtout aimé pouvoir ressentir plus d’empathie pour ces personnages sans doute pas assez fouillés psychologiquement.
Dessinatrice: Pauline Bertrand – Scénaristes: Ingrid Chabbert et Pog – Editeur: Marabulles – Prix: 20,95 euros.