PETIT PLATEAU – Tome 1. Demi-course et casquette Motul

Un album 100% Gaultier où l’auteur nous raconte son enfance dans la France des seventies. Un album touchant, agréable mais qui manque un peu d’ambition.

Fin des années 70. Christophe a 10 ans, un vélo rouge de course et une nouvelle maison. Le gamin découvre son nouveau quartier, ses nouveaux voisins – de vrais « connauds » les fils Pottier – et ses petits coins alentours. Ce qui ne change pas en revanche, c’est Noiraud, le lapin de la grand-mère étrangement toujours fidèle au poste chaque été.

Christophe Gaultier on le connaît par les albums qu’il a signés avec Sylvain Ricard au scénario(« Banquise », « Le cirque aléatoire », « Clichés Beyrouth 1990 », « Kuklos »). Des oeuvres originales et réussies. Avec « Petit plateau », celui qui collabora aussi sur le film d’animation de Chomet « Les triplettes de Belleville », publie son premier ouvrage en tant qu’auteur complet. Un choix qui semble évident vu le thème de l’album puisque Christophe y raconte sa propre enfance dans les années 70 à Châteauroux.

Sous la forme de courts récits de cinq ou six planches chacun, l’album s’attache donc à raconter quelques épisodes de sa vie de pré-adolescent. Rien de vraiment important en fait, des petits évènements du quotidien apparemment anodins qui ont pourtant marqué le gamin puisqu’il s’en souvient aujourd’hui encore: de son premier poil de pubis à l’incendie du Mammouth en passant par le traumatisme de la mort de son idole Claude François, tout cela sent bon la nostalgie d’une époque où la mode n’était pas encore aux vêtements griffés et où on regardait Steve Austin à la télé. Même les tons de l’album surfent dans les orangés-bruns chers aux seventies. On sourit souvent et on éprouve d’autant plus de sympathie pour le héros qu’il nous ressemble finalement un peu..

Mais l’album manque quand même d’une idée forte. On ne s’ennuie pas vraiment tout au long de ces 54 pages mais jusqu’au bout on attend quelque chose, un évènement fort qui viendrait donner une nouvelle dimension à l’album. Mais ce quelque chose ne vient pas. Du coup, on referme la dernière page avec une petite pointe de déception en se disant que « Petit plateau » est un peu trop personnel.

Dupuis

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