OEIL DE JADE – Tome 1. La mort de l’intendant Lo
Un notable assassiné dans la Chine du XIIIe siècle. Le policier local enquête. Un premier volet un peu plat qui n’arrive pas à passionner.
Les albums de la série Dédales – des polars historiques en bande dessinée et en plusieurs volumes – sont un peu tous conçus de la même manière: un meurtre commis en début d’histoire et voilà notre héros parti sur la piste du meurtrier. Un héros russe, égyptien ou romain dans des décors du XIIe siècle avant Jésus-Christ au XVe après… Cette fois la collection nous entraîne sur les pas d’un Colombo chinois à la fin du XIIIe siècle.
L’inspecteur Wang enquête sur le meurtre de l’intendant Lo, un notable respecté assassiné par un mystérieux archer. Il découvre vite que Lo avait un penchant pour le jeu et les prostituées et qu’il était très proche de l’épouse de son employeur.
Le décor est exotique et il est plutôt agréable de découvrir la Chine de la dynastie des Yuan, ses décors et ses coutumes (la polygamie y est notamment permise). La société dans laquelle se déroule l’enquête semble retranscrite fidèlement. Le travail sur certains personnages est intéressant aussi: Wang par exemple, chef de famille modèle en apparence, entretient en fait une relation épisodique avec une femme pirate surnommée le Tigre blanc. Cette dernière s’avérera être la principale suspecte du meurtre de l’intendant.
Mais cela ne suffit pas. L’enquête prévue sur deux albums n’avance pas bien vite et Weber le scénariste (déjà auteur de « Novikov », autre série de Dédales) a du mal à soutenir notre intérêt tant l’album manque de surprises.
De manière générale l’album est beaucoup trop statique à l’image des quelques scènes d’action comme la bagarre au couteau entre Wang et Kouang, le patron louche d’une maison close, qui est assez ridicule. De la même façon, les dessins d’Emanuele Tenderini (« 100 âmes »), bien que fins, manquent de relief et ce ne sont pas les couleurs ternes qui viennent leur donner du punch.
Le second épisode d' »Oeil de Jade » devrait paraître en 2007. Espérons qu’il aura, lui, davantage de ressort.