O.D.E.S.S.A. – Tome 1. La route des rats & Tome 2. Le réseau
Un ancien résistant part à la recherche de son frère engagé aux côtés des nazis durant la guerre. Une histoire complète en deux tomes qui laisse un peu sur sa faim.
Au lendemain de la guerre 40-45 dans les Ardennes, une femme mourante demande à son fils André, ancien résistant, de retrouver son frère Charles passé du côté des nazis et présumé mort. Il aurait mieux valu qu’il le fut…
Premier bon point, la parution simultanée des deux tomes de ce diptyque permet de lire une histoire complète d’une traite. Second bon point, « O.D.E.S.S.A » est documenté. Les résistants de la dernière heure, la haine des communistes, la division Charlemagne – composée de XXX -, et le réseau organisant la fuite des criminels de guerre nazis vers l’Amérique du sud, tout cela est décrit et permet de se faire une idée de l’ambiance trouble d’immédiate après-guerre.
Pour le reste, « O.D.E.S.S.A » est une enquête pleine de rebondissements d’un frère sur les traces de son aîné. Ses recherches le conduiront jusqu’à Bruxelles où il sera amené à côtoyer les malfrats, les prostituées et les flics du coin, aux intérêts opposés mais avec au moins un point commun: ils semblent beaucoup apprécier de passer à tabac André! Les deux albums s’avèrent en effet une succession d’interrogatoires musclés et de tabassages en règle. Avec un « conseil » qui tourne en boucle: « Rentre chez toi, dis à ta mère que ton frère est mort et laisse le tranquille ». Difficile de croire que toutes ces grosses brutes n’aient jamais choisi de tuer André… Difficile aussi parfois de se retrouver entre ces différents groupes, certaines ellipses étant franchement trop appuyées et certains personnages masculins étant difficilement reconnaissables malgré le trait réaliste et de bonne facture de Peka, dessinateur serbe dont c’est ici la première incursion dans la bande-dessinée franco-belge. Enfin, même si le fond de l’histoire interroge avec intelligence et sans manichéisme sur ce qui amène chaque individu à partir dans telle ou telle direction, on regrettera que le sujet du réseau O.D.E.S.S.A ne soit pas plus exploité: pourtant titre de la série, il n’est évoqué que dans le second tome et brièvement…