NEUROTRANS – Tome 1. La mort n’est pas éternelle

L’immortalité n’est plus une utopie, c’est juste un cauchemar… Un album de SF prenant aux accents de « Blade Runner » ou de « Terminator ».

« I’ll be back ». Comme avec Terminator que la couverture de cet album rappelle inmanquablement, la mort n’est jamais vraiment définitive. Nous sommes en 2068 et l’immortalité n’est plus un rêve. Le neuroformatage, technologie mise au point par Neurotrans, permet de retranscrire sur disque dur la personnalité d’un individu afin qu’il devienne un neuro et puisse continuer à vivre virtuellement. Virtuellement sauf pour les plus riches qui peuvent s’offrir moyennant finance une virée dans le monde des vivants en louant un module (ou corps d’emprunt) chez Body SA. Mitsu vient justement d’être embauchée chez Body SA en tant que module. Mais pour la première fois le transfert ne se passe pas comme prévu, la jeune femme perd les pédales et se précipite dans le vide. Commence alors une bataille juridique entre Body SA et Neurotrans qui se rejettent mutuellement la faute.

Tout commence donc par un cadavre. Il s’agissait ensuite pour Vila et Collignon à la fois de réussir à mettre en place un univers de science-fiction cohérent et de raconter une histoire complète puisque même si une suite est possible,cet album est construit comme un one shot. Le pari est plutôt bien réussi, le lecteur plonge facilement dans ce nouveau monde où la mort n’existe plus vraiment, où l’ultramoderne côtoie l’ancien, les gargotes asiatiques cohabitent avec les véhicules volants, les grandes tours et les hologrames géants dans le ciel faisant de la pub pour Neurotrans. Hormis, la référence à Terminator sur la couverture, l’univers de « Neurotrans » rappelle d’ailleurs surtout le monde multiéthnique du film de Ridley Scott, « Blade Runner ».

Le scénario est dense, bien ficelé, même si on se perd parfois un peu dans les démélés juridiques à rebondissements de Body SA et Neurotrans. Au milieu de cet imboglio, le petit-ami de Mitsu, Sam Cardinal, est un pion que les deux entreprises tentent d’avoir de leur côté. Le découpage, lui, est varié, mêlant des juxtapositions de plans très serrés, des doubles pages et des planches plus traditionnelles. L’ensemble est très coloré et le travail sur la lumière – avec des effets de brillance à l’aérographe – est vraiment réussi.

Dans ce genre surexploité qu’est la science-fiction, « Neurotrans » s’en sort donc avec les honneurs.

Albin Michel

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