NEMO

La libre adaptation de « 20.000 lieues sous les mers » par Brunö dan sune version en noir et blanc. Passionnant.

Victimes du mystérieux monstre marin qui s’acharne sur les bateaux naviguant dans le Pacifique sud et qu’il étaient en train de traquer, le professeur Aronnax et ses compagnons échappent de peu à la noyade. Ils sont recueillis par le capitaine Nemo à bord du Nautilus qui leur fait découvrir un tout autre univers.

Adaptation du « 20.000 lieues sous les mers » de Jules Verne, « Nemo » est la version intégrale et en noir et blanc des quatre tomes parus entre 2001 et 2004, aux éditions Treize étrange également. Adapter le chef d’oeuvre de Verne n’est pas une tâche des plus faciles et pourtant force est de constater que Brunö s’en sort vraiment très bien. C’est un récit fluide et prenant de bout en bout qu’il nous livre ainsi sur 200 pages en petit format.

La découverte du Nautilus est des plus intéressantes et l’auteur s’est appliqué à nous faire découvrir l’intérieur du sous-marin. En revanche, même si Nemo montre à ses « invités » quelques spécimens de la faune et flore ambiantes, il ne s’attarde pas sur le sujet contrairement aux longues descriptions du roman original. Brunö a opté pour plus de simplicité et de rapidité – le support BD l’obligeant de toute façon à plus de concision (le récit s’étale sur six mois) – tout en conservant des personnages assez proches de l’original et aux caractères bien différenciés: le savant Pierre Aronnax, professeur au Museum d’histoire naturelle de Paris, Ned Land le maître harponneur qui ne jure que par l’action, Conseil le dévoué domestique du professeur et un capitaine Nemo qui se révèle tout de même plus froid et plus cruel que dans le roman. Le noir et blanc et le trait assez géométrique du dessinateur donne d’ailleurs encore davantage de prestance à ce personnage, sorte d’écologiste génial mais un brin mégalo. La couverture est à cet égard à mon sens très réussie.

Enfin, il faut signaler l’utilisation originale de certains symboles à la place de termes techniques (pour ordonner la plongée du sous-marin, le lancement d’une torpille, etc) lorsque Némo s’adresse à son équipage. Ce procédé très visuel est très compréhensible et donne beaucoup de rythme au récit.
L’achat de cette intégrale de « Némo » est un investissement qu’on ne peut donc que conseiller.

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