MEDIAENTITY. 02
Le trader Magoni est enlevé par une communauté de gens refusant d’être fichés. Suite d’un thriller dans l’air du temps sur les dangers des nouvelles technologies de l’information.
Moins de six mois après un premier tome efficace, Emilie et Simon livrent le deuxième opus. Qui l’eut-cru? La star de la pop Ryoko Okada est prise en photo en train d’initier une fan de 12 ans à la drogue: est-ce la réalité ou une nouvelle attaque du réseau MediaEntity? De son côté, toujours en cavale pour avoir perdu 5 milliards d’euros en bourse, le trader Éric Magoni est recueilli par un groupe de clandestins en caravanes, les « Anti-A » qui ont renoncé à toute identité en ligne.
Petit à petit, les éléments se mettent en place et les risques de dérives du réseau social MediaEntity se font plus clairs. Des profils intelligents qui répondent à notre place, des données personnelles récupérées à des fins marketing, toute notre vie transformée en données informatiques et bien sûr des hackers qui peuvent alors s’emparer de notre vie… Le Big Brother du « 1984 » de George Orwell n’aura jamais été aussi proche…
Venant en contrepoint de cette intéressante critique des nouvelles technologies de l’information, la série « MediaEntity » propose elle-même du contenu enrichi (vidéos et informations) grâce à la réalité augmentée. Accessible uniquement sur smartphones et tablettes (via un pictogramme à scanner visible sur certaines pages) dans le premier tome, ce contenu est désormais aussi disponible depuis un ordinateur sur le site web de MediaEntity pour toucher davantage de lecteurs. Le scénariste explique ce choix du « transmédia » par le rapport ambigu, entre rejet et fascination, qu’il entretient avec ces nouveaux modes de communication.
La série a d’ailleurs été conçue d’abord pour le web et l’écran. Simon vient de l’écriture audiovisuelle et Emilie, qui réalise la double version numérique et papier, est issue du monde de l’animation. Les planches sont donc très fluides et dynamiques, avec des personnages en mouvement, des voitures qui semblent décoller dans un virage. En outre, l’arrivée de Hubert à la colorisation dans ce deuxième tome semble profiter aux décors plus recherchés et colorés.
– Delcourt