MAORI – TOME 1. La Voie humaine

La fille d’un homme politique maori est découverte assassinée. Un polar « ethnique » au pays des kiwis sur fond de crise financière plombé par des maladresses narratives.

Jack Kenu, officier de policier à Auckland en Nouvelle-Zélande, est appelé sur les lieux d’un meurtre, celui d’une jeune maorie retrouvée le crâne fracassé sur une plage. Celle-ci est rapidement identifiée: il s’agit de Sandra Witkaire, la fille d’un candidat aux élections.

Un polar au coeur de la culture maorie, le cadre n’est pas banal, l’idée alléchante. Celle-ci est tirée des romans « Haka » et « Utu » (prix SNCF du polar 2005 pour le second), publiés par Caryl Férey dans la Série Noire de Gallimard.
Mais ne s’improvise pas scénariste de bande dessinée qui veut. Si le romancier français a imaginé Jack Kenu à partir des deux héros de ses romans sur la Nouvelle-Zélande, il a également opté pour une voix off courant sur de nombreuses cases qui passerait très bien si elle ne se contentait pas bien souvent de paraphraser les cases réalistes pourtant efficaces de Giuseppe Camuncoli qui travaille notamment chez Marvel et DC. S’il suffit de lire le texte pour comprendre l’intrigue et l’état d’esprit des personnages, pas besoin d’une bande dessinée…

C’est d’autant plus dommage qu’outre l’ambiance ethnique exotique un poil glauque, le contexte autour de cette affaire de meurtre est bien brossé: un pays ruiné par la crise financière mondiale, un Premier ministre aux idées conservatrices et un député adepte d’un nouveau modèle de développement – « La Voie humaine » prônant notamment la constitution d’une banque mutualiste et coopérative.

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