LUNE D’OMBRE – Tome 2. La Tour du silence
Soledad et sa bande de pirates accostent en Syrie pour échanger un mystérieux otage contre une rançon. Un deuxième tome un peu en deçà du premier mais tout de même un bon récit d’aventures.
On l’avait laissée fuyant le palais du Sultan d’un côté et récupérant un otage pour le compte du régent d’Alep de l’autre. Soledad l’Andalouse revient dans un second tome reprenant le découpage du premier: les aventures passées et présentes de l’héroïne s’entremêlent, les premières servant à expliquer comment cette jeune femme issue d’une riche famille espagnole du XIIIe siècle en est venue à prendre le commandement d’un bateau pirate.
Le premier tome était extrêmement prometteur. Dans ce second, l’exotisme et le charme fonctionnent toujours, de même que la pointe de fantastique présente grâce à l’amulette de Soledad qui lui donne le pouvoir de commander les ombres. La narration est fluide, les transitions entre les deux époques sont réussies.
Toutefois, on a toujours du mal à vraiment s’attacher à cette héroïne, certes forte et déterminée, mais aussi très froide.
Dommage car ses aventures sont palpitantes. Le retour sur son passé est la partie la plus intéressante de l’album: après sa fuite de chez le Sultan qui fermait le premier tome, Soledad est recueillie par une ancienne prostituée musulmane accueillant sous son toit des femmes rejetées par la société. Mais c’est cette partie est aussi celle qui prend le moins de place dans l’album, l’essentiel des pages étant consacré au mystérieux otage. L’épisode de ce prisonnier aveugle n’avance pourtant pas très vite – même s’il y a de l’action – et on a l’impression que depuis le début de la série, l’homme ne cesse de répéter du fond de sa cale que Soledad va tomber dans un piège, qu’il peut l’aider sans que nous en sachions plus sur son identité.
Côté dessin, les personnages sont moins figés mais le contour parfois très épais des personnages et des élèments du décor donne un aspect grossier à certaines planches.
« La Tour du silence » est un album charnière, nous dit l’éditeur puisque les récits « passé » et « présent » sont en train de se rejoindre. Mais c’est aussi un album de transition un peu
en decà de ce que nous laissait espérer le premier tome. On espère que le trio féminin aux manettes de « Lune d’ombre » saura relever la barre dans « L’île aux démons », titre du troisième tome. Cette série qui vient renouveler le récit de piraterie le vaut bien.
