LUNE D’OMBRE – Tome 1. La pirate Andalouse

Un récit d’aventures captivant dont l’héroïne est une pirate du XIIe siècle au pays des Mille et une nuits. Un récit singulier et très prometteur mené par une équipe entièrement féminine.

Une jeune et belle pirate qui inspire crainte et respect, qui plus est sur les mers de l’Islam du XIIe siècle. L’histoire n’est pas banale, c’est pourtant celle de Soledad, dite l’Andalouse, parvenue à la tête d’un navire après avoir connu maintes aventures. Mais pour l’heure, elle et son équipage ont une mission à remplir, avec récompense à la clé: remettre au régent d’Alep, Ali le noir, un pirate enfermé dans les geôles du Sultan.

Une femme dans un monde d’hommes, une femme forte et déterminée, poussée par la soif de vengeance, bref une femme terriblement contemporaine. Qui pouvait mieux mettre en scène une telle héroïne que des femmes justement, une espèce encore relativement rare dans le milieu de la bande dessinée. Romancière et scénariste pour la télévision (« Navarro »), Sylviane Corgiat a travaillé avec la dessinatrice Christelle Pécout et la coloriste Delphine Lacroix pour créer cette singulière série d’aventures et de pirates.

Singulière parce que « Lune d’ombre » casse les codes du genre en situant l’action sur les terres de l’actuelle Syrie et bien avant l’âge d’or de la piraterie généralement exploité en BD. Singulière aussi parce que les auteurs ont ajouté une pointe de surnaturel à l’histoire, Soledad possédant l’étrange pouvoir de commander les ombres. Cela fonctionne à merveille et l’exotisme joue à plein, des bateaux pirates aux marchands d’esclaves en passant par les raffinés palais arabes et leurs harems. Les aventures de Soledad se révèlent palpitantes d’autant que le rythme est soutenu et le découpage bien pensé: des flash-back, ni trop courts ni trop longs, arrivant à point qui viennent éclairer le passé de l’Andalouse et permettent de comprendre ce qui lui donne une telle rage.

Bien sûr, ce premier album n’est pas exempt de défauts – notamment des personnages un peu figés – mais on passe largement outre, sans doute conquis par la magie de l’Orient.

Les Humanoïdes Associés

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