L’OR D’EL OUAFI

La vie faite de hauts et de bas d’un grand marathonien oublié. Une occasion en or de la découvrir.

Il s’appelait Boughera El Ouafi et devint aux Jeux Olympiques d’Amsterdam de 1928 le premier Africain médaillé d’or pour la France. Et pourtant il mourut assassiné en 1961 dans la misère sans que son nom soit resté dans les mémoires. Après un web-documentaire d’Arte, une biographie de Fabrice Colin (« Le mirage El Ouafi ») et une BD de Nicolas Debon (« Marathon »), les journalistes Paul Carcenac et Pierre-Roland Saint-Dizier braquent les projecteurs sur ce sportif algérien hors du commun, d’abord jeune berger né au début du XXe siècle dans un petit village du Sahara.
Brossé d’un trait expressif et fluide, le parcours d’El Ouafi est classiquement narré de manière chronologique: gardien de chèvre, tirailleur pendant la guerre, ouvrier chez Renault, athlète, artiste de cirque aux Etats-Unis…. C’est à partir de là que les choses se gâtent pour le marathonien – exclu du comité olympique, victime d’un escroc, misère… – et c’est aussi à ce moment de l’album que le récit semble accélérer comme pressé par la pagination. On reste du coup un peu à distance, sans être particulièrement ému par sa déchéance sociale et physique.
Reste que « L’or d’El Ouafi » constitue un hommage juste à un athlète resté dans l’ombre d’Alain Mimoun, médaillé d’or aux Jeux de Melbourne en 1956.

Dessinateur: Christophe Girard – Scénaristes: Paul Carcenac et Pierre-Roland Saint-Dizier – Editeur: Michel Lafon – Prix: 20,95 euros.

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