L’OEIL ÉTAIT DANS LA TOMBE
Patrick Vaille apprend que son épouse est victime d’un maître-chanteur. Le début d’un terrifiant engrenage criminel huilé à la perfection par De Metter.
Jeune chef d’entreprise, marié et bientôt papa, Patrick Vaille est un homme apparemment sans histoire jusqu’au jour où à la suite d’une blague il découvre que sa femme est victime d’un maître-chanteur. C’est alors qu’une solution radicale s’impose au couple: tuer celui-ci.
La naissance d’un monstre, tel est en fait ce à quoi De Metter nous propose d’assister. Après « Figurec » – l’adaptation réussie du roman de Fabrice Caro – et ses multiples rebondissements, on espérait au moins autant de « L’oeil était dans la tombe ». Mission accomplie. Outre des planches à l’aquarelle reconnaissables entre mille, De Metter livre une histoire prenante de bout en bout mêlant une enquête policière à un thriller psychologique. L’aspect policier n’est pas le plus convaincant, l’enquêteur – personnage intéressant au demeurant – remontant un peu trop facilement la piste de Patrick Vaille. En revanche, le mécanisme qui montre comment des souvenirs d’enfance douloureux peuvent être réveillés et conduire à une folie meurtrière est impressionnant. « L’oeil était dans la tombe » est une tragédie terrifiante parfaitement mise en scène.