L’HOMME DE L’ANNÉE – Tome 4. 1967, L’homme qui tua Che Guevara
En mourant Che Guevera est devenu un mythe. Mais le soldat qui l’a exécuté a été bouleversé à jamais. Une chronique historique intéressante.
Octobre 1967, les guérilleros emmenés par Che Guevara en Bolivie sont faits prisonniers et enfermés dans une l’école d’un petit village de montagne en attendant leur exécution sur ordre des autorités boliviennes et de la CIA. Mais ce jour là, en appuyant sur la détente, le soldat Mario Terán n’a pas seulement tué le leader révolutionnaire, il a aussi fait disparaître une partie de lui-même…
Ce récit est tiré d’une histoire vraie… ou pas, avoue Wilfrid Lupano qui explique que l’histoire de Mario passée sur les télés et les journaux du monde entier s’est révélée invérifiable… Qu’importe, « si elle est vraie c’est l’un des retournements dialectiques les plus incroyables de l’histoire. Si elle est fausse, elle est un superbe exemple de la récupération perpétuelle des figures mythiques du passé à des fins politiques », en l’occurrence le pouvoir cubain…
Et il est vrai que ce doute n’enlève rien à l’intérêt du récit qui, à l’instar des trois tomes précédents, se penche sur le destin d’un inconnu dont la route a croisé celle d’un personnage historique. En plongeant dans les souvenirs de Mario et en nous montrant les derniers instants du Che, l’annonce de la nouvelle dans le monde entier et la récupération touristique du lieu de sa mort quelques décennies plus tard, Lupano livre une petite tranche d’Histoire mondiale bien documentée. Etant donné son format (56 pages), l’album reste évidemment un peu superficiel et sans grande surprise mais le dessin de Gaël Séjourné est dynamique et offre des décors boliviens réalistes.
En 2014, les prochains albums mettront en avant l’un des héros de la commune de Paris (1871), l’homme grâce à qui on découvrit les Amériques (1492) et celui qui fut à l’origine de l’affaire Dreyfus (1894).
– Delcourt