L’EXPEDITION – Tome 1. Le Lion de Nubie

La découverte d’une sépulture flottante entraîne la montée d’une expédition romaine jusqu’aux confins de l’Afrique. Du grand spectacle qui promet.

Une embarcation vient s’échouer sur les bords du Nil à Thèbes, en l’an 729. A son bord un homme mort, noir, richement paré, couvert de mystérieux tatouages et entouré de documents écrits dans une langue inconnue. Il n’en faut pas plus pour exciter la convoitise de Rome. Le centurion Caïus Bracca ordonne donc à son fidèle légionnaire Marcus Livius de monter une expédition secrète composée de dix hommes aguerris pour retrouver cette civilisation inconnue prometteuse d’incroyables richesses.

L’Antiquité dans la bande dessinée, avec la très belle série « Murena » ou encore « Les Aigles de Rome », nous est devenue familière. Ici, la période choisie par Marazano (« Dusk », « Le complexe du chimpanzé », « Le Protocole Pélican ») est celle de la préparation de la guerre contre le Yéménite Obodas III, deux ans après la soumission de l’Egypte par Rome. Mais dès la moitié de l’album, ce n’est plus la vie à Thèbes qui y est décrite: les auteurs parachutent les légionnaires et mercenaires de l’expédition dans des décors auxquels ils sont peu familiers. Les terres arides d’Ethiopie d’abord puis la jungle de la vallée de Niangara en Afrique noire. Bref un déjà long pérille de trois mois dans ce premier opus (la série comptera trois autres tomes), l’intérêt de cette fresque héroïque n’étant pas le voyage lui-même mais ce que les soldats trouveront au bout… Le début d’album ne laisse présager rien de bon et le récit se déroule ensuite de manière très classique, permettant surtout de poser le personnage de Marcus Livius (les autres membres de l’équipée sont peu décrits et peu reconnaissables) à travers des dialogues réussis et de montrer en arrière-plan la politique de conquêtes de Rome: répression et incompréhension des cultures indigènes feront place des années après à l’assimilation de la culture grecque par les Romains afin d’apaiser les tensions.

En attendant que de spectacle!! Combats de légionnaires, Tempête de sable, attaque meurtrière de hyènes affamées, « Le lion de Nubie » apporte son lot d’aventures et de frissons et le résultat est d’autant plus efficace que les planches de l’Argentin Marcelo Frusin nous offrent des couleurs et des décors somptueux avec un jeu d’ombres très marqué sur les visages qui rappelle l’univers des comics dont est issu le dessinateur argentin.

Dargaud

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