LETTRES PERDUES
Fatigué d’attendre une lettre qui ne vient pas, Iode décide de partir à sa recherche. Une quête initiatique surréaliste originale.
Comme chaque matin depuis des années, Iode guette l’arrivée du facteur poisson-clown. Mais la lettre de sa mère qu’il attend tant n’est jamais là. Peut-être a-t-elle été perdue, finit par se dire le jeune homme qui décide de se rendre au bureau de poste du village. En chemin, il prend en stop Frangine, une jeune fille portant une mallette qui effectue en fait une livraison pour le compte d’un groupe mafieux.
« Lettres perdues » est une BD atypique. Une histoire surréaliste de l’auteur de « Nubo, le gardien nuage » et « Jill & Sherlock » où poissons et humains cohabitent dans un univers acidulé enfantin à la Myazaki bien plus sombre qu’au premier abord notamment parce que la pollution a rendu l’océan invivable. Plein d’action et d’humour, en particulier grâce à l’agent Cicy, un poisson-policier à l’ambition inversement proportionnelle à sa perspicacité et au duo improbable formé par ce garçon trop naïf et cette fille trop tempétueuse, « Lettres perdues » est aussi une quête initiatique mélancolique révélant au fil des pages les profondes blessures psychologiques de ses personnages. Et malgré quelques flottements au niveau du scénario, le charme opère.
Dessin et scénario: Jim Bishop – Editeur: Glénat – Prix: 22 euros.