LES SEIGNEURS DE LA TERRE – Tome 1. L’Appel de Cérès
En découvrant les ravages de l’agriculture intensive moderne, un jeune avocat décide de se reconvertir dans l’agriculture responsable contre l’avis de ses proches. Début intéressant d’une saga familiale et documentée.
Florian est un jeune avocat, à la carrière prometteuse et au train de vie qui n’a rien pour déplaire à sa future épouse Anne. Mais lorsque son père, puissant agriculteur en sud Rhône-Alpes et président de la coopérative régionale, l’amène avec lui pour un voyage d’études au Mexique, Florian découvre une réalité qu’il ne soupçonnait pas: l’impact catastrophique de l’agriculture occidentale intensive sur la population locale et mondiale. Dès lors, l’appel de la terre est le plus fort. Contre l’avis de ses proches, Florian décide alors de devenir paysan en privilégiant une agriculture écologique et responsable.
Auteur de romans (« Autopsie d’une manipulation »), de pièces de théâtre et d’essais (« Petit manifeste de rebelle engagé »), Fabien Rodhain fait une première incursion dans l’univers de la bande dessinée. C’est naturellement que le scénario de cet écrivain engagé pour la protection de l’humanité et de l’environnement tourne autour de l’amour de la terre, à la manière de sagas familiales comme « Les Maîtres de l’orge » ou « Châteaux Bordeaux ». L’agro-écologiste et essayiste Pierre Rabhi signe d’ailleurs la préface de l’album. La thématique est intéressante et le propos est documenté et pédagogique. En faisant de Florian un absolu néophyte en la matière (limite naïf…), Rodhain peut ainsi expliquer de A à Z au lecteur tous les rouages de l’agriculture productiviste, son origine et ses conséquences. C’est très bavard, cela manque un peu de naturel mais, passé ce tome d’introduction, les difficultés familiales de Florian, avec son père pro-Misaint (l’équivalent pour la fiction du groupe Monsanto) d’un côté et sa fiancée exigeante de l’autre, devraient être davantage développées dans les trois autres épisodes. Aux crayons, on retrouve l’Italien Luca Malisan – le dessinateur de la série sur le vin « In vino Veritas » avec Corbeyran – qui signe des planches soignées et réalistes aux décors détaillés.
Dessinateur: Luca Malisan – Scénariste: Fabien Rodhain – Editeur: Glénat, collection Grafica – Prix: 13,90 euros.