LES LIBERATEURS

L’armée des Libérateurs part combattre l’Etranger, un être mystérieux qui sème la peur dans les villages. Un graphisme des plus alléchants mais un scénario confus et une fin… surprenante.

Déjà remarqué en France avec « Le Magicien d’Oz » (scénario de David Chauvel) chez Delcourt, le dessinateur espagnol Enrique Fernandez revient avec « Les libérateurs ». C’est Paquet qui lui donne sa chance cette fois alors que l’album a été publié initialement en Espagne par Glénat il y a un an.

« Il est de la responsabilité de chaque Libérateur d’alléger la souffrance que l’Etranger cause parmi les habitants. Et ils ne devront ressentir ni compassion, ni pitié en les libérant, car la corruption puise sa force dans leurs âmes sans vertu aucune ». Ainsi parle Alec Lean, Libérateur de l’ordre des Sanguinaires, à propos de l’Etranger, cet être diabolique que personne n’a jamais vu mais qui sème la terreur dans les villages. Saint, un jeune berger est prêt à en découdre avec l’Etranger et compte bien devenir un grand Libérateur en s’engageant dans leur armée. Mais l’ennemi est redoutable et les idéaux du jeune homme vont vite se révéler insuffisants.

Les qualités des « Libérateurs » sont indéniables et se voient au premier coup d’oeil: un dessin d’une grande finesse, un découpage original et particulièrement dynamique avec des angles de vue très variés. Fernandez vient de l’animation – il a travaillé en tant que scénariste et storyboarder – et cela se voit. Le récit, lui, se tient bien aussi et l’histoire promet d’être intéressante malgré un scénario un peu confus, pas vraiment aidé il est vrai par des couleurs relativement sombres et des cases chargées.

Mais le plus gênant est la fin de l’album. Intégré au sein de la collection Solo, il devrait logiquement être un one-shot. Pourtant les dernières pages de l’album ressemblent à tout sauf à une fin. L’auteur aurait-il changé son fusil d’épaule au dernier moment et décidé de donner une suite aux aventures de Saint? Dans le cas contraire, même si Fernandez entretient à dessein des zones de mystère, force est de constater que l’album manque franchement de clarté et que l’on reste sur sa faim!

A noter qu’Enrique Fernandez a réalisé en 2004 « Nocturna », un film d’animation pour les studios Filmax Animation à l’ambiance proche de celle d’un Tim Burton.

Paquet

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