LES INNOCENTS COUPABLES – tome 3. Liberté

Fin d’un triptyque consacré aux colonies pénitentiaires pour enfants. Un pan méconnu de notre Histoire mis intelligemment en lumière.

Les humiliations et les mauvais traitements au quotidien, les jeunes héros enfermés dans la colonie pénitentiaire des « Marronniers » ne les supportent plus. Malgré la tentative d’évasion ratée de Miguel et les lourdes menaces de représailles, le petit groupe échafaude soigneusement un nouveau plan pour se faire la malle.

Dernier tome d’un triptyque consacré aux conditions de vie de jeunes détenus, « La liberté » augure par son titre d’une fin heureuse… Cela, le lecteur ne le saura cependant à la fin et en attendant il suit l’évasion rocambolesque de Jean, Miguel, Adrien et Honoré. En choisissant comme héros de l’histoire un groupe d’enfants plutôt qu’un seul individu, Galandon insiste d’un côté sur la fraternité qui se créé dans l’adversité (même si les relations entre les jeunes détenus restent compliquées) et, de l’autre, évite l’écueil de la sensiblerie. Les faits sont là, suffisamment révoltants pour ne pas en rajouter dans le pathos. D’autant que les planches Anlor (alias Anne-Laure Bizot, qui signe avec cette série sa première incursion dans le monde de la BD), au trait expressif et aux couleurs froides – rendent bien la dureté de la vie aux « Marronniers » et la souffrance des gamins.
Alors si l’évasion est sans doute un peu tirée par les cheveux, « Les innocents coupables » a le mérite de nous éclairer sur un pan méconnu de notre Histoire: créées en 1830, les colonies pénitentiaires destinées à réhabiliter de jeunes délinquants ou orphelins par le travail agricole se transformèrent rapidement en véritables bagnes pour enfants. Ceux-ci perdurèrent jusqu’au milieu du XXe siècle…

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