LES IMPOSTEURS – Acte II

L’imposture, les apparences et le théâtre de la vie, trois thèmes pour un triptyque très original. Un deuxième tome entraînant et des dessins superbes.

Tout avait commencé par un malentendu. Confondu avec Albert Fenta, un écrivain dans le vent, Albert Mann découvrait la Jet set, ses soirées mondaines et ses petits fours. Alors pour cet ouvrier docker le jour et trompettiste de jazz la nuit, la tentation était grande de continuer le jeu. Aidé par Henry, un vieil homme évoluant lui aussi dans le milieu, Albert prend vite de l’assurance. Au risque de se brûler les ailes tôt ou tard…

Acte II. Un acte charnière où Albert Mann/Fenta continue de courir après la gloire, les paillettes et le champagne mais se rend compte qu’il perd du même coup un tas de choses comme la sincérité et l’amitié. Surtout que la façade bien lisse de ses compagnons de soirée se fissure parfois aussi. Qui sont vraiment Henry, la séduisante Sarah ou même le fortuné Erick Van Holt? Si Albert est un imposteur, se pourrait-il alors que les autres en soient aussi? Cailleaux sème efficacement le doute dans nos esprits et nous ignorons à quel point chaque personnage joue un rôle.. L’intrigue se double d’ailleurs d’une petite enquête dans laquelle Albert va chercher à en savoir plus sur ce fameux Van Holt qui semble avoir des fréquentations douteuses. Le lecteur se laisse captiver par tous ces faux-semblants et même si le scénario s’étire lentement et qu’on apprend finalement assez peu de choses dans ce 2e opus, on ne s’ennuie pas.

Quant au dessin, il explose. Les cases sont grandes (rarement plus de six par planche), Cailleaux prend ses aises, il occupe toute la place mais sans trop en faire. Les corps sont sveltes et fuselés, les décors raffinés. L’ambiance rétro de l’album est accentuée par le trait élégant et les couleurs tamisées en ocre, marron, gris-bleu, etc..

La vie ne serait-elle finalement qu’une vaste scène sur laquelle chacun sans exception joue un rôle aux yeux du monde ? C’est ce qui se dégage de cette histoire qui se terminera dans l’album suivant. En attendant, entracte….

Casterman

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