LES VIEUX FOURNEAUX – Tome 5. bons pour l’asile

Entre Pierrot qui rivalise d’imagination pour soutenir les migrants et Emile qui va faire une entrée remarquée au Stade de France, les vieux n’ont pas dit leur dernier mot. Une dénonciation toujours aussi enlevée de notre société.

On l’attendait de pied ferme après une adaptation cinématographique signée Christophe Duthuron, moyennement appréciée par la critique. Pour la nouvelle fournée des « Vieux fourneaux » en bande dessinée, on retrouve nos trois papys préférés: l’ex-aventurier Mimile qui cherche quelqu’un pour l’accompagner voir le match de rugby France-Australie au Stade de France; Antoine obligé de jouer les baby-sitters pour son arrière-petite-fille Juliette; et l’anarchiste Pierrot bien trop occupé à faire un sit-in en faveur des migrants…

Si le fond de la recette n’a pas changé, la série qui s’est vendue à 1,3 million d’exemplaires en quatre ans évolue doucement. Si on retrouve toute une galerie de personnages truculents et attachants rendus particulièrement expressifs par le trait de Cauuet, si on continue d’apprécier les dialogues, le ton se fait moins humoristique, plus grave. Il faut dire que Lupano profite de son scénario pour dénoncer en règle l’ultra-capitalisme, la culture de la défaite française ou l’accueil des migrants dans l’Hexagone ou en Australie. Même si l’intrigue avance peu et que le récit souffre de quelques longueurs, le portrait de notre société contemporaine est implacable. Le trio d’octogénaires farfelus n’est pas encore prêt de prendre du repos.

Dessinateur : Paul Cauuet – Scénariste : Wilfrid Lupano – Editeur : Dargaud – Prix : 12 euros.

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