LES FORMIDABLES AVENTURES DE LAPINOT – tome 8. La vie comme elle vient

Un nouvel opus qui réjouira les amateurs de loto, de jet de yaourts et de vin californien. Mais qui devrait surtout mettre la larme à l’œil aux fans de Lapinot et de sa bande.

Ce 8e tome là n’est pas un « Lapinot » comme les autres. D’abord parce qu’il est vraisemblablement l’un des derniers albums dessinés par le prolifique Lewis Trondheim. Ce dernier a en effet annoncé début 2004 son intention d’arrêter son activité de dessinateur et de réduire drastiquement son travail de scénariste.

Ensuite parce que le scénario de « La vie comme elle vient » a un goût différent des autres. Pour un album d’adieu, on en attendait pas moins. L’histoire commence certes dans la bonne humeur: une soirée entre copains trentenaires qui se déroule chez Nadia avec un Richard au mieux de sa forme. On y retrouve tout ce qu’on aime dans « Les formidables aventures de Lapinot »: de l’humour, de simples malentendus qui créent des situations compliquées, de l’absurde, des réflexions sur la vie…

Mais parmi les invités, Marion, cartomancienne à ses heures, fait de terribles prédictions: la mort va frapper l’un des leurs. Juste une casseuse d’ambiance la Marion? Pas si sûr… Car, au fil des pages, autour de Lapinot et de sa joyeuse bande de copains tout s’effondre petit à petit. La banale fête entre amis dérape. On a d’abord l’impression d’assister à une sorte de « Friends » mais Trondheim va plus loin. Histoire de faire grimper le suspense, la vie de chacun des personnages se retrouve à un moment ou à un autre en danger. Ces situations dramatiques s’enchaînent, les ellipses entretiennent savamment le suspense jusqu’au bout pour finalement laisser le lecteur médusé.

Tout a une fin, les aventures de Lapinot aussi. L’au revoir n’en reste pas moins déchirant.

Lewis Trondheim arrête le dessin
Dargaud

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