LES FIANCÉES DU CALIFAT
Une cellule terroriste féminine se prépare à passer à l’action en France. Un récit aux ambitions réalistes mais décevant.
L’idée est intéressante: montrer le rôle des femmes dans le terrorisme islamiste et leur volonté d’émancipation en suivant cinq d’entre elles à Toulouse, téléguidées depuis internet par le mari de l’une d’entre elles, parti faire le jihad en Irak. Et le nom des scénaristes est prometteur: Marc Trevidic, ancien juge d’instruction au pôle antiterroriste du Tribunal de grande instance de Paris, et Matz, spécialiste du thriller (« Le tueur »).
Mais cela ne suffit pas. Le trio Trevidic-Matz-Liotti, déjà réunis sur « Compte à rebours » autour du même sujet du jihadisme, signent certes ici un one-shot aux ambitions réalistes. Passée la scène d’ouverture forte montrant un avion s’écraser sur la Tour Eiffel (mais heureusement c’était un rêve…), on suit le lavage de cerveaux anti-occidental de ces jeunes femmes en talons aiguilles, leurs réunions secrètes et leurs préparatifs d’attentats mais leur portrait et leur parcours personnel ne sont qu’esquissés, laissant le lecteur à distance. Côté enquêteurs, les informations sont au contraire documentées mais que ces séquences sont longues et bavardes! Qu’elles aient lieux dans un bureau ou sur un cours de tennis (!), elles cassent le rythme et ennuient alors que d’autres scènes comme celle des aveux sont expédiées en quelques cases. Quant au dessin, trop figé et trop caricatural, il n’est guère plus convaincant.
Dessinateur: Giuseppe Liotti – Scénaristes: Marc Trévidic et Matz – Editeur: Rue de Sèvres – Prix: 15 euros.