LES AVENTURES EXTRAORDINAIRES DE LIO – Tome 1. Le bonheur est un céphalopode visqueux

Les aventures d’un petit écolier à l’imagination débordante entouré de créatures bizarroïdes. Des strips débordant d’humour noir.

Rassurez-vous, dans « Les Aventures extraordinaires de Lio » ce n’est pas de la chanteuse brune qui ne compte pas pour des prunes dont il s’agit mais d’un petit garçon rêveur et dégourdi qui vit seul avec son père et croise une foule de créatures toutes plus étranges les unes que les autres: une araignée très collante, un calamar encombrant, une marionnette psychopathe, une mante très religieuse, des monstres de papier et même la Faucheuse. On ne sait pas si le bonheur est vraiment un céphalopode visqueux mais en tout cas le gamin qui veut être vampire à l’heure où d’autres rêvent d’être pompier, est comme un poisson dans l’eau parmi ces drôles de bestioles.

Sorte de « Calvin et Hobbes » version Halloween, « Les Aventures extraordinaires de Lio » est donc un recueil assez étonnant dans lequel les strips, pour la plupart muets et en noir et blanc, jouent sur les peurs de l’enfance (des monstres cachés sous le lit aux extraterrestres kidnappeurs d’humains en passant par les ogresses) et ses rêves (fabriquer des robots pour faire ses devoirs ou pour régner sur l’univers). Pourtant d’apparence léger, le ton y est absurde, caustique,voire sadique, en tout cas empreint d’un humour noir plutôt réjouissant.

Les lecteurs ne s’y sont pas trompés. Publié quotidiennement depuis 2006 dans de grands journaux américains (Los Angeles Time, Washington Post, USA Today), le comic strip a reçu en 2008 le Prix de la Meilleure BD de Presse décerné chaque année par la National Cartoonist Association et qui a distingué au fil des années du beau monde: Schulz (« Peanuts »), Jim Davis (« Garfield »), Bill Watterson (« Calvin et Hobbes ») et Scott Adams (« Dilbert »). D’ailleurs, Mark Tatulli parsème ses gags de nombreuses références à d’autres célébrités américaines, de Winnie l’Ourson aux Peanuts. Dommage que la qualité de l’édition proposée ici ne suive pas, avec une couverture souple vraiment peu engageante et une mise en page basique et terne.

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