L’ENFER EN BOUTEILLE

Quatre nouvelles étonnantes du maître de l’érotisme grotesque japonais. Original.

On l’appelle le maître de l’ero-guro, mouvement artistique japonais combinant l’érotisme à des éléments macabres et grotesques. Le Japonais Suehiro Maruo met son drôle d’univers au service de l’adaptation d’une œuvre majeure de la littérature moderne japonaise, « L’enfer en bouteille » écrit en 1928 par Kyûsaku Yumeno. Après une préface signée Moebius, quatre nouvelles destinées aux adultes se succèdent: seuls survivants d’un naufrage, un frère et une sœur échouent sur une île isolée; la tentation de Saint-Antoine se rejoue à travers les malheurs d’un abbé bienveillant; un masseur aveugle et avaricieux cache sa fortune d’une étrange façon; enfin une jeune fille et son frère handicapé tentent de survivre sans ressources dans le Japon d’avant-guerre. Inceste, tentation sexuelle, cupidité, prostitution, les thèmes que développe Suehiro Maruo tournent autour des interdits et de la transgression. Ses images sont crues avec une pointe de perversité malsaine parfois mais moins dérangeantes que ce qu’il a l’habitude de présenter. « L’enfer en bouteille » offre donc l’occasion de rentrer facilement dans l’oeuvre du mangaka dont les remarquables planches au trait fin et sensuel évoquent autant un Dali qu’une estampe japonaise.

Casterman

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