LE STEREO CLUB – Tome 2. Chante avec moi

Chanteur raté mais tout récent millionnaire, Didier Chadeau parviendra-t-il tout de même à devenir une star? Une histoire légère sur les dérives du monde de la musique.

Autre client du Stéréo-Club – un magasin de disques de quartier qui sert de fil conducteur à la série -, autre style. Après Guy amateur de jazz et de… Britney Spears, nous découvrons Didier Chadeau, chanteur ringard qui rêve de percer. Mais Didier a oublié d’avoir du talent et il a bien du mal à boucler ses fins de mois. Heureusement le vent tourne: la vente du vieux violon de son père lui rapporte des millions. Le jeune homme va enfin avoir les moyens de ses ambitions.

« Je ferai de toi une petite merde superstar » certifie Maurice Mazerati, l’imprésario « aux 30 disques d’or » à Didier, chanteur de la vie et de l’amour. Le ton est donné. Comme dans le précédent opus, Bourhis s’attache à dénoncer le star system et le formatage musical actuels. Maisons de disques, agents et même simples consommateurs de ces tubes en prennent pour leur grade. Alors, nul besoin d’avoir du talent quand on a du pognon? Dans la réalité, les exemples ne seraient peut-être pas très difficiles à trouver. Encore faut-il ne pas tomber sur des escrocs…

On avait aimé la fraîcheur du précédent opus, ce quinqua en pleine crise qui faisait une obsession sur une chanteuse pour ados. « Chante avec moi » a quelque chose de plus triste, de plus pathétique. Car si Didier Chadeau est attachant, il est surtout un ringard qui s’ignore. En plus, il chante vraiment très mal et semble être le seul à ne pas s’en rendre compte, obsédé par le souvenir de son père musicien, raté lui aussi.

Alors si on se moque, on ne peut s’empêcher d’avoir de la peine pour ce petit gars qui s’accroche à son rêve de devenir star alors que personne – pas même le lecteur – ne croit réellement en lui. D’autant que s’il y a quand même une certaine morale à cette histoire (le talent ne s’achète pas!), elle ne tourne pas à l’avantage du héros. Rest que « Chante avec moi » est avant tout un album léger, soutenu par le dessin moderne et coloré de Spiessert. Tous les gags ne sont pas d’une drôlerie inouïe mais les clins d’oeil passent bien et l’on ne s’ennuie pas.

Au Stéréo-Club, on notera qu’on croise certains personnages déjà rencontrés dans le premier tome. Notamment Youri, du « Cercle des amis du jazz et du vin », qui pourrait bien d’ailleurs être le héros du prochain épisode vu le nombre de pages qui lui sont consacrées en fin d’album. En attendant, on a envie de dire une seule chose en pensant à Didier Chadeau alias Didier Shadow: « Mais faites-le donc taire!! ».

Le site de Didier Chadeau
Dargaud

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