LE SCORPION – Tome 5. La Vallée sacrée

Une intrigue feuilletonnesque de plus en plus classique pour ce récit de cape et d’épée qui fonctionne malgré tout parfaitement. Superbe graphiquement.

Le tome précédent l’annonçait, le Scorpion quitte les murs du Vatican pour Istanbul et les routes de la Cappadoce au coeur de l’Empire ottoman. La fameuse croix de Saint Pierre qui permettrait de déclarer illégitime l’élection de Trebaldi en tant que pape, serait cachée dans l’un des nombreux sanctuaires creusés à flanc de montagne dans la région. Mais le Scorpion n’est toujours pas seul sur le coup et devra composer avec la brune gitane Méjaï, la rousse épéiste Ansea Latal et Rochnan l’homme de main de Trebaldi. D’autant que la relique serait aussi la clé conduisant au fabuleux trésor des Templiers…

Plus on avance dans la série, plus elle rappelle ces feuilletons de cape et d’épée bourrés de rebondissements et de nouveaux personnages mais dont on ne semble jamais voir le bout. Qu’il s’agisse de la quête du fameux trésor des Templiers, de cette course au trésor en individuel avec finalement tous les protagonistes qui se retrouvent réunis au bon moment, du sempiternel jeu « amour/haine » entre la farouche Méjaï et le séducteur Scorpion ou du rebondissement final, tout cela n’est très original et les ficelles scénaristiques utilisées sont des plus classiques.

Mais il faut bien reconnaître que tous ces personnages – de véritables archétypes pourtant – possèdent un charisme puissant et qu’on ne se lasse pas de suivre leurs aventures. Pourtant, l’âme humaine, toute comme la religion, n’y est pas vraiment montrée à son avantage. Les personnages semblent exclusivement motivés par l’appât du gain et la soif du pouvoir. Seul le Scorpion, exemple d’intégrité et de devoir, échappe à ce portrait peu reluisant.

Dans cet épisode, Desberg ne s’attarde cependant pas sur la dimension psychologique des héros et l’intrigue en elle-même n’avance guère non plus. En fait, ce cinquième tome est presque tout entier tourné vers l’action. Hormis la rapide présentation de nouveaux personnages comme le père et le frère de Trebaldi, « La Vallée sacrée » raconte la recherche de la croix en Cappadoce et les pièges dans lesquels le Scorpion ne cesse de tomber.

Du point de vue de l’action d’ailleurs, le talent de Marini éclate encore une fois et il nous en met plein les yeux: un découpage quasi cinématographique, des mouvements d’une grande fluidité et des scènes d’actions très dynamiques que viennent réhausser d’intenses et superbes couleurs.

Encore une fois on est pris au jeu. Jusqu’à quand? Tout dépendra probablement des révélations qui seront apportées dans les prochains tomes. A moins que les auteurs ne veuillent frustrer le lecteur en ne lui livrant pas toutes les réponses aux questions qui ne cessent de se lever, la série semble en tout cas loin d’être terminée.

Dargaud

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