LE PETIT MONDE – Tome 1. Vamos, vamos !
D’un côté, il y a le petit monde pauvre d’en bas, de l’autre les riches d’en haut. Née du mariage d’un scénario européen avec un graphisme japonais, cette nouvelle série futuriste démarre sur les chapeaux-de-roue. Et on en redemande!
Inaugurée en avril avec le premier tome de « Feux » (Hardy et Tome), la collection Cosmo s’enrichit d’un nouveau titre, « Le Petit monde ». Le petit monde, c’est un bidonville en contrebas d’une cité riche et moderne, un quartier sordide dans lequel vit Piedra ainsi que sa bande de gamins de rues. Un jour, tentant d’échapper aux escadrons de la mort chargés de « faire le ménage », Piedra se réfugie dans une villa du monde d’en haut. C’est là qu’habite Kumiko, petite fille riche et choyée qui rêve justement de découvrir le petit monde.
Quand un scénariste européen s’allie avec un dessinateur japonais, que peut-il bien en ressortir? « Le petit monde » en est un très bon exemple. Sur un scénario du très prolifique Morvan (« Sillage », « Le cycle de Tschaï », « Al’Togo », etc), Toru Terada signe son premier album. Et quel album! Celui qui fut l’assistant d’un mangaka puis illustrateur pour la presse et la publicité, est parvenu à retranscrire avec justesse des émotions plutôt occidentales en utilisant ce qui fait la force des mangas: le dynamisme. Les auteurs ont privilégié l’action à la lourdeur des dialogues. Résultat, le récit démarre à cent à l’heure. Plongées, contre-plongées, dessins hors cases, le découpage de cet épais album de 80 pages est extrêmement varié et se révèle bigrement efficace dans ses scènes d’action!
On est d’autant plus conquis que le scénario – qui certes rappellera un peu « Gunnm » aux amateurs de mangas – est particulièrement alléchant avec cet univers futuriste où les enfants riches sont pris en charge par des robots baby-sitters et où chacun possède son « dreamweaver » servant à programmer les rêves. Un monde aussi où la fracture sociale est telle que les riches ont construit des quartiers ultra-sécurisés destinés à les protéger de l’extérieur. Bref, une collaboration franco-nipponne prometteuse.
– Dargaud