LE PETIT HOMME

L’univers fantasmagorique de Chester Brown à travers une compilation de ses histoires courtes.

Considéré outre-Atlantique comme l’une des figures emblématiques de la bande dessinée indépendante, Chester Brown a un univers bien à lui. Avec « Le petit homme », il nous propose 27 histoires courtes réalisées entre 1980 et 1995. La première nouvelle, intitulée « La révolte du papier toilette », a été dessinée lorsqu’il a quitté le domicile familial à 19 ans. Dans sa préface, Brown précise qu’il s’agit d’une compilation et non d’un Best Of car il s’est contenter d’assembler ses récits dans l’ordre chronologique sans choisir les meilleurs. Résultat, écrit-il, « il y a des trucs que j’aime vraiment bien dans ces pages et d’autres que je déteste absolument, mais enfin la plupart du temps j’y suis indifférent ».

Son sentiment est finalement un peu le nôtre. Dans cette fantasmagorie où l’on croise pêle-mêle un téléviseur capable d’obliger son propriétaire à aller massacrer les phoques du zoo, des extraterrestres débarquant sur terre pour aller boulotter des crottes de nez ou le jumeau de Jésus, il y a de tout: du drôle, du décalé voire même du totalement incompréhensible… « Le petit homme » a en tout cas le mérite de nous montrer l’incroyable créativité de Brown capable d’aborder de multiples thèmes dans des styles graphiques et narratifs très variés. On se rend également compte rapidement que, que ce soit à travers des histoires réalistes ou au contraire complètement surréalistes, Chester Brown ne parle en fait que d’une chose: de lui-même. En cela, « Le petit homme » s’avère finalement très proche des recueils de bande dessinée actuels issus des blogs.

Delcourt

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