LE MANUSCRIT INTERDIT – Volumes 1 et 2

Elen Bauer part au Tibet des années 50 à la recherche de son père, un anthropologue américain dont la découverte vient bouleverser l’interprétation des textes bibliques. Un thriller ésotérique qui sort du lot.

Lors d’un séjour au Tibet dans les années 50, l’anthropologue américain Egon Bauer découvre dans un monastère bouddhiste des textes sacrés qui pourraient bouleverser le monde de la chrétienté: Jésus Christ aurait séjourné au Tibet, ne serait n’est pas mort en Palestine et n’aurait donc pas été ressuscité! Quelques mois après, n’ayant plus de nouvelles de son père, Elen Bauer, accompagnée d’un détective, décide de se rendre au monastère où il séjournait avant que les soldats chinois ne l’incendient.

« Le manuscrit interdit » dont les deux tomes paraissent simultanément est en fait la réédition de « L’ombre du temps » dont un premier volume avait été publié chez feu Robert Laffont BD en 2007. Que les bédéphiles qui l’avaient lu alors se réjouissent, il peuvent désormais connaître la suite de l’histoire, en attendant le dénouement dans le tome 3.

A priori, il s’agit pourtant d’un énième récit ésotérique sur une découverte censée chambouler l’histoire de l’Humanité, un de ces thèmes tellement rabâchés en bande dessinée – comme en littérature et au cinéma – qu’on a l’impression d’avoir fait mille fois le tour de la question.

Ce n’est pas faux. Tout comme il est vrai aussi que l’histoire d’amour – guère originale – entre la fille du scientifique et l’aventurier est certainement de trop et alourdit le récit. Mais il faut bien avouer que « Le manuscrit interdit » est palpitant. le récit mélange les séquences entre le Tibet sous le joug chinois, le monde d’Hollywood en plein maccarthysme et l’agitation causée dans les hautes sphères occidentales et chinoises par les rumeurs autour de la découverte de l’anthropologue. A noter d’ailleurs que la thèse ne sort pas de l’imagination de Dal Pra’ puisque selon certains chercheurs, le tombeau de Rozabal, situé au Cachemire indien, serait la tombe de Jésus.

Dynamique, le scénario sait rester clair même si la disparition du story-boarder Roberto Ricci entre le premier et le deuxième tome s’en ressent un peu sur le découpage. Côté dessin en revanche, les planches réalistes en couleurs directes de Paolo Grella, élève à l’Ecole internationale de BD de Rome où enseigne Dal Pra, sont superbes et s’améliorent encore dans le deuxième opus.

A eux deux, les auteurs Italiens prouvent donc qu’on peut encore faire de belles choses avec un sujet bien usé.

Delcourt

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