LE MANOIR DES MURMURES – Tome 1. Sarah

Un étrange orphelinat qui soigne des enfants menacés par un virus qui change les gens en monstres. Une série d’épouvante prenante au scénario moins rebattu qu’on pouvait le craindre et à la colorisation efficace.

Que cachent vraiment les murs de la Fondation Broemel, un orphelinat d’Europe centrale où sont recueillis des enfants ayant survécus à un redoutable virus transformant les gens en monstres. Pour aider ces petits miraculés à combattre le virus, il leur suffit d’avaler quelques gélules de médicament chaque jour. C’est du moins ce qu’on explique à Sarah qui vient d’arriver, en ce jour de 1949, après avoir perdu ses parents et sa soeur.

Voilà une bien jolie petite fille aux anglaises rousses perdue dans un univers bien lugubre. Tout y est: le manoir perdu au fond de la forêt, des phénomènes bizarroïdes comme une voix s’adressant à la gamine, l’inusable mythe des loups garous et autres vampires… le lecteur ne sera pas déboussolé par cette nouvelle série d’épouvante qui reprend des codes bien connus.

Mais indéniablement ce premier tome est de bonne facture. L’intrigue est bien menée et ne se laisse pas dévoiler entièrement. On la doit à l’Espagnol David Muñoz (à ne pas confondre avec l’Argentin José Muñoz, Grand Prix de la ville d’Angoulême 2007) qui a scénarisé plusieurs BD en Espagne mais qui a également participé à l’écriture du scénario du film « L’échine du diable » de Guillermo del Toro en 2001. Comme dans le long métrage, l’action du « Manoir des murmures » se situe d’ailleurs dans un orphelinat rempli de lourds secrets. Par le mélange de réalisme et de fantastique au niveau du scénario, l’album n’est pas non plus sans rappeler « Le labyrinthe de Pan » du même Guillermo del Toro.

C’est donc sans grande surprise que ce premier opus donne le sentiment d’un découpage rythmé, très cinématographique renforcé par la variété de la mise en page du dessinateur espagnol Tirso. Le repreneur de la série « Marshall » (tome 4) adopte lui aussi un style entre réalisme et dessin animé. Ses cases sont sombres et le jeu soigné de lumières (bougies ou simple reflets de la lune) ne fait que rendre plus inquiétante cette ambiance dans laquelle on plonge finalement allègrement.

Un portfolio mettant en scène la petite Sarah et réalisé par différents dessinateurs comme Munuera vient clore l’album.

Les Humanoïdes Associés

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