LE JOUR LE PLUS LONG DU FUTUR

Dans le futur, deux multinationales n’hésitent pas à employer des méthodes radicales pour prendre l’avantage. Un récit de SF muet qui a du caractère.

Pendant que deux gigantesques marques de fast-food se livrent une véritable guerre et obligent leurs employeurs respectifs à ne consommer que les produits qu’ils fabriquent, une soucoupe volante s’écrase non loin de là. Un brin sonné, un alien s’en extirpe, une valise à la main. Il est aussitôt arrêté par les hommes d’une des deux entreprises qui ne tardent pas à ouvrir cette mystérieuse valise…

Découvert avec « L’héritage du colonel », sur un scénario de Carlos Trillo, et auteur en solo de « Paolo Pinocchio », l’Argentin Lucas Varela revient avec un récit de science-fiction sur lequel il a travaillé durant sa seconde résidence à Angoulême. Les architectures urbaines sont gigantesques, les robots dédiés aux tâches domestiques rappellent des boîtes de conserve. Mais en fait de S.F, « Le jour le plus long du futur » est surtout le prétexte à dénoncer le consumérisme à outrance de nos sociétés contemporaines et la déshumanisation des individus qui ne semblent plus exister qu’en tant que machines à consommer et à fabriquer des parts de marchés. Une dénonciation qui passe entièrement par le graphisme limpide et les planches fluides puisque Varela a opté pour une bande dessinée entièrement muette dans laquelle il se passe pourtant beaucoup de choses: espionnage industriel, complots, trahisons… on passe d’un personnage à l’autre et d’un camp à l’autre, les différentes pièces du puzzle finissant par s’assembler de manière cohérente. L’Argentin aurait sans doute pu aller plus loin dans la dénonciation mais il a préféré ici conserver une certaine légèreté. Ce qui fait aussi son charme.

Dessin et scénario: Lucas Varela – Editeur: Delcourt, collection Shampooing – Prix: 14,95 euros.

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