LE JEU DES DAMES

Un provocateur insolent entreprend d’aider un lycéen à percer le mystère de la femme. Un récit proche de l’absurde bien trop énigmatique…

Vous vous souvenez peut-être d' »Enfer portatif », le précédent album de François Ayroles chez Casterman paru en septembre 2003 qui racontait le périple de Pierre l’aveugle et Paul le tétraplégique, un duo insolite pour un road-movie original et noir. « Le jeu de dames » reprend cette idée du duo brinquebalant mal assorti: un lycéen mal dans sa peau rencontre M.Andouze un jeune adulte excentrique et sûr de lui qui va entreprendre de l’initier aux mystères de la femme. S’ensuit une balade bizarre à travers la ville, où le lycéen – surnommé Pino – se laisse porter par les événements, s’invitant à une partie de thé chez trois vieilles dames qu’il n’a jamais vu ou se retrouvant au milieu de la rue en tenue d’Adam, un carton sur la tête…

Attention, Ovni! Sous un graphisme plutôt austère et des dialogues parcimonieux, voilà un bien étrange album. Ayroles nous dresse le portrait de deux types d’homme: le beau parleur expansif qui mise sur l’apparence et le pensif introverti qui préfère l’intimité. Tout comme Pino, on traverse l’album sans trop comprendre où M.Andouze veut nous emmener. Mais là où Pino ne semble finalement pas trop se poser de questions, nous en revanche on s’en pose bien trop… Certes, Ayroles privilégie les récits hors des sentiers battus et ses albums ne sont pas forcément grand public. Mais ici la BD a carrément pris le large. Résultat, on referme « Le jeu des dames » avec le sentiment que quelque chose nous a échappé. Mais quoi?

Casterman

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