LE COLIBRI
Un jeune garçon reçoit des mains de son frère disparu un colibri endormi. Un joli roman graphique jeunesse sur le thème du deuil.
Avant d’être un livre, «Le colibri» est une pièce de théâtre d’Elisa Shua Dusapin jouée pour la première fois à Genève sur une musique de Christophe Sturzenegger. Destiné aux lecteurs à partir de 12 ans, le roman graphique met en scène Célestin, un adolescent qui vient d’emménager en ville avec ses parents. Célin, son frère disparu, revient lui rendre visite en «explorateur du ciel» et lui apporte un colibri «en torpeur». Le jeune garçon l’entoure de soins pour le réveiller, accompagné de sa voisine Lotte.
Petit oiseau au plumage coloré, le colibri est selon les cultures symbole de ténacité et de résilience. Il joue aussi bien souvent le rôle de messager entre les défunts et les vivants. La symbolique pourra paraître parfois un peu obscure au fil du récit surtout pour de jeunes lecteurs. Mais les dialogues poétiques qui résonnent comme une ode à la vie et surtout les jolies planches délicatement dessinées par Hélène Becquelin sont agréables, avec ces variations de gris, rehaussées des couleurs vives du colibri. La dessinatrice explique que le texte lui a personnellement parlé, ayant perdu en 2016 son frère, le dessinateur de presse Philippe Becquelin, alias Mix & Remix.
A noter qu’un QR-code imprimé sur le livre donne accès à une lecture sonore de la bande dessinée avec des comédiens et un accompagnement musical de l’Orchestre de la Suisse Romande.
Dessinatrice: Hélène Becquelin – Scénariste: Elisa Shua Dusapin – Editeur: La Joie de Lire, collection Somnambulle – Prix: 22,90 euros.