LE CHANT DES MALPAS
Une jeune fille obtient accidentellement le don de guérison par le chant. Celui-ci déclenche les passions et les ambitions d’un cardinal prêt à tout pour monter sur le trône. Un récit de cape et d’épée au graphisme très réussi mais dont le scénario laisse un goût de trop peu.
C’est un étrange pouvoir que la foudre a apporté à la jeune Eiledon: le chant qui s’échappe de sa bouche désormais guérit les souffrances de ceux qu’elle croise. Les partisans du jeune Damien, appelé à régner sur le royaume d’Aghuylem mais atteint d’une profonde mélancolie, envoie leur meilleur mousquetaire quérir la jeune fille. Mais le cardinal Thélonious qui gouverne le pays avec la reine-mère et convoite le trône, envoie lui aussi ses agents, Monsieur Blaque et la belle Rochelle.
Un mousquetaire, un cardinal, une Milady de charme, des duels à l’épée, du suspense, des trahisons… avec « Le chant des Malpas », Boisserie et Bara nous ont concocté un vrai récit d’aventures à la Alexandre Dumas. Est-ce d’ailleurs vraiment un hasard si le père défunt du jeune roi se nomme justement Dumas?
L’histoire est engageante de prime abord. A travers les belles planches de Bara lorgnant du côté de Loisel (quoiqu’un peu trop terne au niveau des couleurs), Boisserie prend le temps de décrire les différents protagonistes. On apprend à connaître même ceux qui finalement n’auront qu’un rôle secondaire et les héros sont sympathiques. Toute cela met l’eau à la bouche, d’où l’évidente déception lorsqu’arrive la fin: trop vite bouclée, elle a d’une part du mal à convaincre car « Le Chant des Malpas » aurait mérité de courir sur un tome supplémentaire au moins. D’autre part, le dénouement qui se clôt par un mariage de conte de fée confinerait presque à la mièvrerie… On échappe juste au fameux « et ils eurent beaucoup d’enfants »… Bref on referme l’album un peu dépité et avec encore des questions. Et notamment une toute simple: quelle est finalement l’origine et la raison de ce don de guérison transmis par la foudre?
– Dargaud