LE BEL AGE – Tome 2. Territoire
Trois jeunes femmes paumées se mettent en colocation. La vie continue et rien ne s’arrange vraiment. Toujours intéressante, l’intrigue fait tout de même un peu de surplace.
Le premier tome se déroulait sur le mode du récit choral: Violette, Lila et Hélène, trois jeunes filles qui ne se connaissent pas et pour lesquelles avoir 20 ans n’est pas forcément le plus bel âge de la vie. On les avait quittées, empêtrées dans leurs premières expériences douloureuses d’adultes, au seuil d’une possible colocation. Avec « Territoire », on les retrouve effectivement colocataires avec de nouvelles amours et des prises de bec. Le principe reste quasi le même: un chapitre mettant les trois héroïnes sur le même plan, trois petits chapitres axés davantage sur chacune d’elles, et enfin un dernier les réunissant encore une fois.
Fidèle à son style au cases épurées et aux aplats de couleur dense, Merwan continue donc de dresser le portrait de ces trois jeunes femmes en crise avec sensibilité. Notre intérêt pour leurs démêlés avec la vie au quotidien est toujours présent. Cependant dans un sens, les choses n’ont guère évolué entre le premier et le deuxième tome: toujours penchée sur sa thèse interminable, Hélène n’en finit pas de douter; Violette n’est pas loin d’abandonner ses études; et Lila est toujours aussi peu bavarde sur son passé. Des pistes sont lancées (comme l’arrivée impromptue de la mère de Lila) mais ne vont pas encore bien loin. « Territoire » est de ce point de vue un peu décevant et on attend impatiemment le troisième et dernier opus pour savoir si la colocation aura eu finalement un impact positif sur la vie de Violette, Lila et Hélène.
– Dargaud