L’AMANT
A l’époque coloniale, une adolescente française raconte son aventure avec un Chinois beaucoup plus riche qu’elle. Adaptation fidèle du célèbre roman de Marguerite Duras.
Il n’est guère besoin de raconter l’histoire de « L’Amant », le célèbre roman de Marguerite Duras, prix Goncourt 1984 et adapté au cinéma dans les années 90. L’histoire plus ou moins autobiographique de cette jeune Française qui, à 15 ans en Indochine, fait la connaissance d’un Chinois. Elle est pauvre, il est très riche. Elle n’a pas encore connu l’amour, lui enchaîne les conquêtes.
Adapter n’est jamais simple. Le film de Jean-Jacques Annaud n’avait pas plu à Marguerite Duras qui lui reprochait une version esthétisante avec des héros trop parfaits où était mis en avant la seule histoire d’amour. Marquée adolescente par la lecture de l’oeuvre, Kan Takahama a elle souhaité rester au plus près du roman. Ses personnages ont un physique plus banal, l’évolution des relations entre les deux amants est clairement décrite et les rapports difficiles de la jeune fille avec sa mère et son frère ne sont pas oubliés. La mangaka montre bien que « L’Amant » n’est pas qu’une histoire d’amour mais aussi une quête initiatique où braver des interdits sera nécessaire.
Graphiquement aussi, Kan Takahama a choisi de rester près de l’oeuvre et des souvenirs de la romancière, n’hésitant pas à faire le voyage au Cambodge pour s’imprégner des lieux. Les décors sont très beaux, tout en finesse et les couleurs donnent bien l’idée d’une chaleur écrasante et de rues poussiérieuses.
Cette adaptation en bande dessinée ne devrait donc pas manquer de séduire ceux qui apprécient le roman de Marguerite Duras – « L’Amant » s’est vendu à 2,4 millions d’exemplaires et a été traduit dans 35 langues.
Dessin et scénario: Kan Takahama – Éditeur : Rue de Sèvres – Prix : 18 euros.