LA PORTE DE L’UNIVERS

Une réflexion sur la mécanique de l’humour à travers le destin absurde de Robert Cognard, humoriste ringard qui refuse d’abdiquer.

Quelques années après « Combats », Goossens revient avec comme héros improbable, Robert Cognard, humoriste en mal d’inspiration qui aime les bons vieux gags façon belges racistes, punaise sur une chaise ou siège qu’on retire au dernier moment ou mollets poilus sous un tutu. Bref, un humour dépassé. Viré par son patron et quitté par sa femme, Robert va pourtant tout faire pour rebondir et « apporter sa pierre au mur qui arrête le torrent de la connerie » et non « ajouter de l’eau au torrent qui fait écrouler le mur de la connerie ».
Pas facile de résumer « La porte de l’univers » mais on y croise Corto Maltese avec une casquette Pernod, un sosie de Mitterrand, le Capitaine Tintin et le jeune reporter Haddock; on y apprend l’origine de la moustache de Hitler; on pénètre dans le terrible camp militaire des marines de l’Alabama où l’on enferme les comiques dangereux ; etc.
Pas besoin de faire un dessin, vous l’aurez compris, « La porte de l’univers », préfacé par Edouard Baer, ouvre encore une fois en grand celle de l’absurde. Une multitude de situations décalées en permanence – mises en scènes avec des trognes expressives et souvent inspirées de la BD et du cinéma – mais sur lesquelles le Grand Prix d’Angoulême 1997 réussit à construire un récit cohérent qui aboutit à une réflexion sur l’humour et sa mécanique.

Dessin et scénario: Goossens – Editeur: Fluide Glacial – Prix: 18,90 euros.

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