LA CASTE DES MÉTA-BARONS – Tome 8. Sans Nom, le dernier Méta-Baron

Le dernier Méta-Baron qui se rebelle, un grand-père qui ne pense qu’à se venger et un pou géant qui menace l’univers. La saga intergalactique de Jodorowsky s’achève enfin. Et malgré les dessins de Gimenez, ce dernier tome est de loin le moins bon.

Le récit des aventures des Méta-Baron fait par Tonto, le robot-servant, à son acolyte Lothar s’achève bruquement. Si longtemps brimé, Lothar se révolte contre Tonto et exige de connaître la vérité sur ses origines. Il faut pour cela remonter à l’affrontement entre Tête-d’Acier et Aghora, son Fils-Fille. Une révélation qui va changer la destinée de Sans-Nom, le dernier des Méta-Barons, et de la galaxie entière…

Il est des séries qu’on a dans sa bibliothèque parce qu’on a aimé et acheté les premiers albums. Les suivants étaient beaucoup moins bons mais on les achète quand même sans trop savoir pourquoi, sans doute parce qu’on espère toujours un sursaut de la part des auteurs. « La caste des Méta-Barons » est de cette sorte. Mais de tous les albums de la série « Sans Nom, le dernier Méta-Baron » est certainement le pire.

Une sorte de mercenaire super puissant, cruel mais maheureux, un code de l’honneur ancestral qui veut que le père élève son enfant dans la douleur, une mutilation rituelle, un duel à mort permettant au fils de succèder au père… Le scénario n’est pas nouveau puisqu’il se répète ainsi depuis huit albums. Ce principe de répétition bien sûr voulu par Jodorowsky devient fort pénible à la longue, malgré quelques variantes dans cet ultime opus puisque Sans-Nom lui-même va remettre en cause ce rituel. Certes à chaque fois les ennemis à abattre sont différents et originaux mais que dire du suprapou de ce 8e tome?… Difficile de ne pas trouver ridicule cette espèce de descendant géant du pou préhistorique qui veut sucer toute la galaxie! Et l’on ne parle même pas de Tête d’Acier qui s’installe dans les intestins d’une grosse bestiole pour voyager aussi facilement que s’il prenait le bus…

A la lecture de l’album, on a l’impression que Jodorowsky a essayé de finir au plus vite, n’hésitant pas pour cela multiplier les pirouettes scénaristiques peu crédibles. Et la fameuse explication de l’origine de la cicatrice de Sans-Nom sur l’arcade pour laquelle Tonton nous fait mariner depuis huit albums ne nous fournira qu’une bien maigre consolation: elle est expédiée en quatre malheureuses petites cases ! Au moins ce dernier album nous épargne-il le jargon de Tonto et Lothar. Exit donc les « meta », « bio » et autres « paleo » ajoutés devant un mot sur quatre. Et ce n’est pas un mal car les conversations entre les deux robots commençaient à devenir franchement lassantes et ridicules.

L’aspect le plus positif de l’album est sans conteste le dessin de Gimenez, aussi beau à l’intérieur que sur la couverture. Les planches de Gimenez sont lumineuses et pleines de détails et le découpage est dynamique, alternant les planches conventionnelles, les doubles pages et les petites vignettes. A lui seul, Gimenez parviendrait presque à nous réconcilier avec « La caste des Méta-Barons ».

La fin de ce 8e tome ouvre un nouveau cycle, « Les aventures de Sans-Nom », qui devrait être centré sur le combat de Sans-Nom pour rendre leur liberté à toutes les galaxies. Tout un programme. Reste à savoir si cela vaudra la peine de se lancer dans cette nouvelle série.

Les Humanoïdes Associés

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