KOMA – Tome 3. Comme dans les westerns
Les aventures tendres et poétiques d’Addidas continuent dans ce drôle d’univers plein de charbon, de suie et de monstres. Une série réjouissante!
Addidas décide de quitter les souterrains et de remonter à la surface. Il lui faut secourir son père, Julius, condamné à creuser sur un chantier (le « Grand Trou ») pour défaut de permis de ramoner. Pour cela, la petite fille a un allié de taille: le monstre chargé de sa « machine de vie ».
Voici le 3e tome de « Koma » et l’album a les mêmes qualités et défauts que les précédents: un univers enfantin inventif mais une lecture rapide et une intrigue qui n’avance pas vite.
Où les auteurs – Frederik Peeters (« Pilules bleues ») et Wazem (qui vient de publier la reprise des « Scorpions du désert ») – veulent-ils nous mener finalement? On a l’impression de parcourir tranquillement un univers mais sans avoir véritablement de but. Certes, dans ce 3e tome, la petite fille remonte à la surface chercher son père, mais après? On en sait toujours rien de ce qui se trame dans le fameux « Grand Trou », de qui sont ces monstres noirs et ces machines de vie et surtout de quel mal est atteinte la petite Addidas. La série semble être partie pour durer d’autant que, comme dans les tomes précédents, l’histoire se lit d’une traite: 48 pages seulement, de très grandes cases (au dessin et couleurs très réussis) et peu de dialogues.
Mais il est vrai que le charme de cette série réside aussi certainement dans son rythme lent, voire contemplatif. « Koma » n’a rien d’une grande saga fantastique où des héros courageux se battent pour sauver le monde de la destruction. La ville industrielle extrêmement policée dans laquelle vivent les personnages est vue par le petit bout de la lorgnette, c’est-à-dire uniquement du point de vue des héros. Les cheminées, les souterrains, les mines, le commissariat, la cité n’est qu’entr’aperçue. Wazem prend bien le temps en revanche de montrer la relation étrange entre les humains, leur machine et leur monstre, même si elle ne nous est pas encore expliquée. Et puis, les personnages sont vraiment attachants: la gamine est adorable avec son innocence et ses grands yeux ronds, son compagnon monstrueux a des allures de gros nounours et Julius a tout du papa aimant.
Bref, sans changer leur recette, Peeters et Wazem parviennent à nous séduire encore une fois.