KID ETERNITY

Un humoriste rescapé d’un accident de voiture se voit trimballé jusqu’aux Enfers par un certain Kid. Un récit hallucinatoire très élitiste.

Kid Eternity est à l’origine un jeune garçon dont les aventures, signées Otto Binder et Sheldon Moldoff, ont été publiées dans les années 40 chez Quality Comics. Repris par Grant Morrison (Les Invisibles, JLA, Seven Soldiers of Victory, Batman et Robin, Superman…) en 1991 pour DC Comics, le personnage – qui a un peu grandi – débarque aujourd’hui en France.

L’intrigue de base est sans doute ce qu’il y a de plus facile à expliquer: victime d’un terrible accident de voiture, un humoriste prénommé Jerry fait la connaissance de Kid, étrange individu venu des Enfers qui lui demande de l’aider à libérer son acolyte M.Gardien. Pour le reste, il faudra au lecteur – même habitué à la complexité des histoires du scénariste écossais – beaucoup de persévérance pour essayer de suivre « Kid Eternity ». Avec ce récit, les auteurs abordent le thème de la quête initiatique sous l’aile de l’horreur et des faux-semblants nous dit-on… Certes, mais avec cette ambiance de chaos halluciné et magique, ces histoires parallèles mais pas forcément simultanées, et ce découpage très original mais compliqué, le lecteur se perd dans la virée aux Enfers de Jerry et Kid et le dessin soigné de Duncan Fregedo (« Enigma », « Jay & Silent Bob »), ultra généreux en couleurs qui explosent comme des taches de peinture, n’est pas là pour aider. Vingt-quatre ans après sa parution chez DC Comics, « Kid Eternity » attirera donc certainement les admirateurs de Morrison mais reste profondément élitiste.

Dessinateur: Duncan Fegredo – Scénariste: Grant Morrison – Editeur: Urban Comics, collection Vertigo Deluxe – Prix: 15 euros.

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