KATHARINE CORNWELL
La comédienne Katharine Cornwell a bien du mal à se détacher du rôle qu’elle tient au théâtre. Un bouleversant portrait de femme tourmentée.
Comédienne professionnelle frisant la quarantaine, Katharine Cornwell a décroché le rôle principal dans la pièce d’Eugene O’Neill, « L’Etrange Intermède ». Un rôle apparemment fait pour elle mais que les similitudes avec sa propre vie finissent par étouffer. Tourmentée par ses frustrations et un trop lourd secret, Katharine sombre peu à peu dans la mélancolie jusqu’au point de non retour.
Qu’il s’agisse de ceux de « L’autre laideur, l’autre folie » ou de « Mille Visages », Marc Malès se plaît à nous offrir des héros torturés à la profondeur psychologique certaine. Cette fois encore, avec « Katharine Cornwell », il nous livre un one-shot tout entier centré sur la descente aux enfers d’une comédienne sur le déclin, submergée par sa culpabilité, son mal de vivre et son désespoir. Car le décor de l’Amérique des années 30, l’univers des vieilles autos, des starlettes d’Hollywood et des soirées mondaines n’a finalement que peu d’importance.
Le noir et blanc ajoutant à l’atmosphère oppressante et malsaine des planches, Malès nous embarque dans un huis-clos intimiste aux côtés d’une femme torturée et froide, un brin inquiétante. Un portrait poignant, superbement réalisé.