JE NE T’AI JAMAIS AIMÉ
Ado poli et timide, Chester est incapable d’exprimer ses sentiments. Il en ressort un album autobiographique trop distancié lui aussi.
Chester aime bien Connie mais Carrie, la petite soeur de Connie, est amoureuse de Chester qui finalement tombe amoureux de la copine de Carrie, Sky… Si ce n’était déjà pas assez compliqué, Chester est un adolescent poli qui aurait un certain succès auprès des filles mais qui a le plus grand mal à exprimer ses sentiments.
Plus de 15 ans après sa première publication aux Etats-Unis, « Je ne t’ai jamais aimé » intègre la collection Outsider de Delcourt, dirigée par Vincent Bernière. Autobiographique, cet album montre plus qu’il ne raconte. Il est constitué de saynètes au découpage très aéré (parfois une à deux cases par page seulement, flottant solitaires dans la page blanche) illustrant certains épisodes de son adolescence, des évènements ou des dialogues marquants malgré leur banalité apparente: une partie de cache-cache, une séance de ciné, une dispute avec sa mère sur qui va passer chez le boucher, etc.
Bref, un album intimiste et fragile sur le difficile passage à l’âge adulte accentué par les grosses difficultés de Chester à communiquer avec sa famille et ses amis. Malheureusement à force de nous montrer un ado froid au visage quasi inexpressif, l’auteur canadien réalise une bande dessinée qui évite certes le larmoyant mais qui s’avère elle aussi bien trop froide et distanciée. A noter que la disparition de sa mère malade lui a inspiré une autre bande dessinée: « My mother was a schizophrenic » (« Ma mère est schizophrène »).
– Delcourt